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Exit les recruteurs, place aux robots ?

Le | Gestion des candidatures

Alors que l’intelligence artificielle prend une place prépondérante dans les recrutements, en particulier lors des premières étapes de sourcing, la start-up easyRECrue, s’est demandée, au cours d’un petit-déjeuner qui a rassemblé une cinquantaine de professionnels RH, si la robotique pouvait contribuer à optimiser les dispositifs de recrutement…

Exit les recruteurs, place aux robots ? - © D.R.
Exit les recruteurs, place aux robots ? - © D.R.

En février 2011, Watson, le robot d’IBM, remportait un jeu télévisé américain devant deux champions abasourdis… Quatre ans après, le débat selon lequel les robots sont plus intelligents que les Hommes continue de faire rage. Dans le recrutement, une activité où la sensibilité humaine a toute sa place, ces programmes informatiques, qui ont gagné les jobboards, via leurs algorithmes, ainsi que la plupart des outils de sourcing, sont souvent considérés comme des menaces. A tort ? « Grâce au Big Data, nous disposons aujourd’hui d’un flot de données sur le recrutement, la performance, la personnalité des candidats… Exploiter ces informations, c’est en tirer des conclusions et prendre de meilleures décisions RH », précise Mickaël Cabrol, fondateur d’easyRECrue. Un argument également soutenu par Renaud Séguier, professeur à Centrale-Supélec et co-fondateur de Dynamixyz, qui voit dans l’intelligence artificielle, des applications concrètes. « Nous travaillons sur un projet qui permettra d’analyser, via une webcam, le degré d’attention des apprenants suivant des MOOC. Cette approche encouragera les enseignants à interagir avec les élèves décrocheurs qui ont des difficultés », illustre-t-il. La société planche également sur une plateforme de formation comprenant des classes virtuelles auxquelles les apprenants pourront se connecter à partir de la reconnaissance faciale.

Une collaboration gagnante car complémentaire

Pour Mickaël Cabrol, il ne s’agit pas de mettre en opposition les robots et les Hommes. Tandis que les premiers sont constants, car sans humeurs, et s’illustrent dans la résolution de problèmes, les seconds font preuve de jugement et d’instinct. Leurs fonctions cognitives comme leur intelligence sont donc complémentaires. « C’est en corrélant sa propre analyse à celle réalisée par une intelligence artificielle qu’un recruteur pourra savoir si un candidat est en adéquation avec le poste à pourvoir », estime-t-il. A la clé également ? La possibilité de faire du recrutement prédictif. Une entreprise qui s’outille d’une solution d’entretien vidéo pourra, par exemple, visionner les enregistrements d’embauche des salariés les plus performants, dégager des critères de réussite qu’ils ont en commun et les intégrer comme pré-requis aux prochains recrutements. Cette approche, qui pourrait toutefois encourager les entreprises à recruter des clones, devrait être déployée au sein des solutions d’easyRECrue courant 2015, par le biais de grilles d’analyse. « Nous travaillons également sur l’analyse émotionnelle des visages et de la voix ainsi que l’analyse lexicale. Ces éléments permettront aux recruteurs d’avoir davantage d’indicateurs lorsqu’ils visionneront une vidéo d’entretien », conclut Mickaël Cabrol. Preuve en est que l’entretien d’embauche reste encore l’affaire des recruteurs…

Aurélie Tachot