« Le report du prélèvement à la source apporte de l’incertitude », Patrick Jahan, Francis Lefebvre Formation
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C’est désormais officiel, le premier ministre, Edouard Philippe l’a annoncé le 6 juin dernier dans une interview accordée au Parisien : l’entrée en vigueur du prélèvement à la source est reportée d’un an, au 1er janvier 2019. L’objectif ? Réaliser un audit et permettre une expérimentation terrain. Le point sur l’impact de ce report pour les entreprises avec Patrick Jahan, intervenant paie au sein de Francis Lefebvre Formation
Qu’est-ce que le report du prélèvement à la source va changer concrètement pour les services paie et ressources humaines ?
Ce report apporte avant tout son lot d’incertitudes. Alors que les entreprises avaient en tête l’ultimatum du 1er janvier 2018, que le système avait d’ores et déjà été présenté par l’administration et confirmé par des décrets publiés le 9 mai dernier, elles ne savent plus aujourd’hui concrètement ce qui les attend en 2019. Si le ministère des Finances a en effet annoncé dans un communiqué que ce report doit permettre d’organiser un audit et une expérimentation auprès de 60 entreprises cobayes, on ne sait pas pour le moment si de nouvelles modalités du dispositif seront par la suite mises en place.
Les entreprises n’ont-elles rien à gagner de ce report ?
Bien entendu, les entreprises peuvent également ressentir un certain soulagement puisque cette réforme a, ces derniers mois, soulevé beaucoup d’inquiétudes au sein des services paie et RH. A travers ce report, le gouvernement souhaite montrer que son objectif n’est pas de complexifier la vie des entreprises et qu’il préfère lever tous les écueils avant une éventuelle mise en place définitive du dispositif.
Quels conseils donner aujourd’hui aux services paie et RH pour qu’ils se préparent au mieux à cette nouvelle deadline ?
Avant toute chose, ces derniers devront être particulièrement à l’écoute de l’actualité ces prochaines semaines afin de suivre l’évolution du projet et des retombées de l’audit. La question du prélèvement à la source soulève en effet deux sujets : l’aspect technique et la communication vis-à-vis du salarié. Les services paie doivent ainsi être vigilants aux potentialités de leur logiciel de paie et à comment ce dernier va être capable de traiter ces nouvelles données. En ce qui concerne l’information des collaborateurs, il est essentiel que les services RH anticipent et prévoient une communication en amont dès que le dispositif aura été calibré. Le premier bulletin concerné par le prélèvement à la source risque en effet de créer une sorte de choc à des salariés habitués à gérer jusqu’à présent leur budget avec un certain salaire net. Pour faire face aux questions et aux inquiétudes de ces derniers, les entreprises vont devoir se montrer pédagogues et prêtes à répondre à l’ensemble de leurs interrogations.