L’intégrité : peut-on vraiment l’évaluer ?
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L’intégrité fait partie des principales vertus recherchées par les Ressources Humaines. Quel chef d’entreprise n’a pas connu de mauvaises surprises face à des cas de vols, de mensonges, de corruption, de malversations, ou de détournement de clientèle… ? D’ailleurs, cela ne concerne pas uniquement les collaborateurs mais aussi les partenaires commerciaux
Peut-on l’éviter ?
Qu’est-ce que l’intégrité ?
Si l’intégrité est le fait d’être cohérent avec soi-même, elle se réfère à un code d’honneur, conscient ou non, lié à la culture et à l’éducation. On ne peut pas dissocier l’intégrité du contexte social. Le fait de jouer à des jeux vidéos pendant ses heures de travail peut être considéré comme acceptable voire anodin dans certains milieux, ou inacceptable dans d’autres, même si chacun aura tendance à interpréter les choses selon ce qui l’arrange. Au final, il existe un large continuum entre le fait “d’emprunter” un stylo de l’entreprise et la fraude véritable, mais il faut considérer la culture et la perception de ce qui est acceptable ou non.
Les outils spécialisés sur l’intégrité
Lors d’un recrutement, la solution idéale serait une mise en situation où le candidat trouverait un petit billet de 20 euros par terre, afin d’observer sa réaction ! Comme au final seuls les actes comptent, des mises en situations similaires se font parfois après l’embauche, par exemple pour tester l’intégrité des caissiers ou des vendeurs, mais elles sont délicates à mettre en œuvre.
Dans cette quête de vérité, on a inventé le détecteur de mensonge (polygraphe), mais ce dernier a été proscrit depuis longtemps du fait des doutes sur sa fiabilité scientifique et de son utilisation abusive.
Qu’en est-il des tests ? Il existe aujourd’hui des tests d’intégrité proposant un flot de questions dignes d’interrogatoires policiers. Si ces tests présentent une certaine validité, leur mise en œuvre se confronte à des questions juridiques et éthiques, car ils sont intrusifs et font référence à la vie privée sans lien évident avec les aptitudes au poste.
Certains tests proposent une évaluation des valeurs et de l’éthique, comme le Hartman Value Profile, mais on n’évalue pas l’intégrité de la personne elle-même, car ce n’est pas parce qu’on a conscience de l’éthique qu’on l’appliquera réellement.
D’autres tests spécialisés s’intéressent à la personnalité, comme ceux inspirés du modèle “Hexaco”, s’appuyant lui-même sur le modèle des Big Five, revisité, avec une 6ème dimension intitulée “honnêteté - Humilité”. Cette approche met en évidence certaines dimensions de la personnalité en lien avec l’intégrité, notamment l’altruisme, l’agréabilité (ou tolérance) et la conscience (respect des règles).
Un faisceau d’indices
Si le modèle Hexaco est particulièrement intéressant, les principaux tests de personnalité fourniront également des indices à exploiter dans le cadre d’une évaluation d’ensemble.
On ne peut pas relier directement les traits de personnalité à l’intégrité, mais on peut parler de “terrain favorable”. Ainsi, en référence aux tests de personnalité Profil Pro-R et CTPI-R, les facteurs que nous avons identifiés comme potentiellement défavorables à l’intégrité sont l’individualisme (opposé à l’altruisme), la persuasion (opposé au besoin d’objectivité), l’ambition (opposée à la modestie), le manque d’engagement, la tendance à négliger les process et la structure, la vigilance (opposée à confiance) et le non respect des règles. Les indicateurs de désirabilité sociale, inclus dans certains tests, donnent aussi une idée de la tendance à tricher et sur le comportement “caméléon” des candidats.
Toutefois, l’évaluation de la personnalité ne pourrait être considérée comme suffisante pour jauger l’intégrité, car ce n’est pas parce qu’une personne aime persuader qu’elle est forcément malhonnête. Dans le cadre de l’entretien, la cohérence du discours et la qualité des références sont aussi essentielles. Au final, il n’existe pas de recette miracle mais on peut parler d’un faisceau d’indices pour évaluer le potentiel et les compétences.
Ne soyons pas angéliques !
Paradoxalement, aucune entreprise ne voudrait d’une personne excessivement intègre, car elle serait peu adaptable et difficile à gérer ! Il existe en effet une base naturelle et sociale au manque d’intégrité. Par exemple, mentir est un comportement socialement utile. On apprend tous à mentir, par obligation et par empathie, afin de ne pas blesser l’autre.
Depuis son origine, l’Homme s’est évertué à élaborer des stratégies, pour vaincre ses ennemis, développer ses richesses et dominer le monde. C’est donc tout naturellement qu’il peut être amené à faire preuve de ruse à ses fins personnelles, seul ou en groupe. C’est sa conscience personnelle, sa morale, et la volonté de respecter et de servir les autres qui vont l’en préserver ! Et charge à l’entreprise et à ses dirigeants de montrer le bon exemple !
Patrick Leguide, CEO Central Test
www.centraltest.fr