Data & Learning : « L’interaction crée de la donnée, qui à son tour crée de l’engagement », Nicolas Hernandez, 360Learning
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Quel que soit le secteur, l’exploitation de la data est dans toutes les bouches et dans tous les esprits. La formation professionnelle n’échappe pas au phénomène…même si dans les faits, les initiatives réelles et concrètes des LMS sont encore limitées. En la matière, 360Learning fait figure d’éclaireur. Questions à son Fondateur, Nicolas Hernandez
Dans quel cadre votre solution est-elle amenée à collecter des données ?
Nous collectons notamment de la data par le biais des nouveaux formats d’interaction entre apprenants et formateurs. Concrètement, dans notre dispositif, un apprenant peut poser une question à un formateur, puis évaluer la qualité de la réponse fournie, en lui attribuant une note comprise entre 0 et 3 étoiles. Grâce à ces évaluations, nous pouvons ainsi recueillir des données relatives au nombre d’étoiles qu’un expert a décroché sur une compétence donnée, grâce à un système de tag des activités de formation. Dans le cadre d’une vidéo sur une technique de négociation par exemple, l’apprenant peut formuler une question, qui sera notifiée en temps réel à toutes les personnes de la communauté qui se sont déclarées expertes de la compétence « vente ». Ce format d’interaction est relativement simple, mais seule notre plateforme LMS l’exploite pleinement aujourd’hui.
Quelle est la valeur ajoutée d’un tel dispositif ?
Puisque le classement est public, les experts veulent collecter toujours plus d’étoiles. Or, lorsqu’une nouvelle question apparaît dans un forum, seul le premier expert qui répond décroche les étoiles. C’est un cercle vertueux : la transparence du dispositif pousse la communauté d’experts à être plus rapide, plus pertinente, plus compétitive. Chez nos clients, des dizaines de milliers de personnes se prennent déjà au jeu, y compris les apprenants qui peuvent eux-mêmes se déclarer expert sur une compétence en particulier - et ainsi être sollicités lorsqu’une question relative à leur champ d’expertise apparaît. En clair, 360Learning permet de faire émerger de nouveaux experts en permanence. L’usage génère de la data - et la data bien exploitée permet à son tour de renforcer l’usage.
Peut-on parler d’adaptive learning ?
Dans un sens oui, car notre dispositif permet d’adapter, non pas le contenu, mais la communauté. Nous restons toutefois prudents avec ce concept d’adaptive learning, qui est intéressant et prometteur, mais qui relève encore largement du fantasme. C’est un vieux serpent de mer qui focalise à tort l’attention des professionnels de la formation. L’adaptive learning entend adapter automatiquement un parcours de formation en fonction des résultats de chacun des apprenants. Pour ce faire, elle compte s’appuyer sur des intelligences artificielles tellement puissantes qu’elles seraient capables de modifier les parcours de formation en continu, en fonction du profil et de la progression de l’apprenant. Dans les faits, cette approche est encore trop complexe car elle requiert d’énormes volumes de contenus de formations et des dizaines de versions de cours sur chaque sujet. Dans le milieu du learning, d’autres innovations relatives à l’exploitation de la data sont bel et bien réelles. Elles sont certes plus humbles mais délivrent tout autant de valeur. Notre posture consiste à générer de la data pour stimuler l’engagement de l’apprenant. Grâce à la donnée, nous arrivons ainsi à assembler la bonne communauté, pour donner la bonne réponse à une question en sollicitant les bonnes personnes - tout en optimisant le temps des apprenants et des experts.