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Morgan Naud, Syfadis : « La LXP répond à de nouveaux codes, avec lesquels le LMS doit composer »

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Cet article est référencé dans notre dossier : Dossier LMS : quelle plateforme adopter en 2025 pour le digital learning ?

Morgan Naud, Directeur général adjoint de Syfadis & Bealink, évoque les principaux enjeux liés aux LMS en tant qu’éditeur et en tant qu’entreprise utilisatrice.

Morgan Naud, Directeur général adjoint de Syfadis & Bealink - © D.R.
Morgan Naud, Directeur général adjoint de Syfadis & Bealink - © D.R.

Syfadis approfondit son expertise LMS / LXP avec les rachats de Bealink en 2023 et plus récemment de Callimedia.

Expert dans les domaines de l’apprentissage et de la formation à distance, Morgan Naud, Directeur général adjoint de Syfadis & Bealink, précise les transformations en cours.

En prenant du recul dans le temps sur les technologies, comment percevez-vous l’évolution du LMS vers la dimension LXP ?

C’est une évolution logique qui est apparue pour répondre aux attentes des utilisateurs de notre époque, que cela soit d’un point de vue de l’expérience tout comme de l’apprentissage.

  • Pour le premier point, les LMS sont apparus dans les années 2000. À cette époque, les réseaux sociaux et les grosses plateformes B2C (Amazon, Netflix, YouTube, LinkedIn) en étaient à leur balbutiement voire n’existaient pas. Maintenant, ces plateformes ont imposé leurs standards d’usage et d’ergonomie dans la société qui doivent désormais s’appliquer naturellement aux plateformes B2B, notamment sur les aspects de personnalisation ou recommandation.
  • Sur le second point, l’acte d’apprentissage a lui aussi changé, évolué, en passant sur du contenu beaucoup plus court et en s’appuyant sur de la vidéo également.

Les indicateurs de suivi ont également évolué autour de l’apprentissage. Là où le temps passé servait de donnée clé à suivre pour persuader du ROI du e-learning, aujourd’hui la compétence est devenue la donnée reine.

La LXP répond à de nouveaux codes, avec lesquels le LMS doit s’intégrer ou évoluer.

Dans quelle mesure les entreprises ont adopté les LMS ? Est-ce une large adoption ou demeure-t-elle frileuse ?

Cela dépend de la taille de l’entreprise.

  • La majorité des PME ne sont pas encore équipées de LMS dédié du fait du coût à l’entrée pour un outil spécifique et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons récemment fait l’acquisition de Callimedia afin de renforcer ce segment de marché.
  • Dans les grands groupes, le LMS est une commodité. Ils en ont même plusieurs pour cloisonner les usages. L’adoption est donc large, tout comme l’offre. Ce qui en fait un marché très concurrentiel. Dans ce marché de remplacement, une offre combinée LMS/LXP permet de sortir du lot en proposant les bénéfices des deux périmètres fonctionnels.

Quelles barrières résilientes à l’entrée observez-vous pour l’adoption des LMS ?

Les barrières résilientes à l’adoption des LMS sont multiples et se situent à la croisée de facteurs technologiques, organisationnels, humains et économiques.

  • La rigidité des systèmes existants et leur faible modularité peuvent freiner l’intégration de nouvelles solutions.
  • Les coûts initiaux élevés et un retour sur investissement souvent difficile à mesurer constituent des freins importants, notamment pour les PME.
  • La résistance au changement organisationnel joue un rôle majeur : sans un fort engagement des parties prenantes, du comité exécutif et une culture ouverte à la transformation digitale, les entreprises privilégient encore des approches de formation plus traditionnelles.
  • L’adoption des utilisateurs reste un enjeu critique, car un LMS peu intuitif ou proposant des contenus inadaptés risque de susciter un faible engagement.

Face à ces obstacles, les approches modernes, comme celles que nous prônons chez Syfadis & Bealink, insistent sur l’importance de plateformes flexibles, engageantes et personnalisables, capables de connecter la technologie à des besoins humains concrets et de démontrer une véritable valeur ajoutée à long terme.

Quel est l’impact de l’IA dans les LMS ?

L’impact de l’IA dans les LMS est important. Il le sera encore plus dans les années à venir.

Grâce à l’IA, les plateformes deviennent plus intelligentes, capables d’adapter les parcours d’apprentissage en temps réel en fonction des besoins, des préférences et des performances de chaque utilisateur.

Cela permet de passer d’un modèle uniforme à une expérience véritablement personnalisée, où chacun peut apprendre à son rythme et sur des contenus qui ont du sens pour lui.

L’IA améliore également la capacité à analyser les données d’apprentissage, offrant aux entreprises des insights précieux pour piloter leurs stratégies de formation.

La vision est là mais son exécution pour les éditeurs comme nous n’en est encore qu’au début. Car l’IA amène aussi son lot de challenges : coût important, ségrégation des données entre clients, sécurité, cloisonnement de l’usage…

Dans le débat des métiers vs les compétences, le LMS est-il le bon outil pour changer d’état d’esprit dans un monde professionnel qui se transforme ?

Dans un monde professionnel en pleine transformation, où les compétences prennent de plus en plus le pas sur les métiers, le LMS peut jouer un rôle clé, à condition d’être pensé différemment.

Aujourd’hui, les entreprises doivent aller au-delà de la simple gestion de formations et adopter une approche centrée sur le développement des compétences, leur alignement avec les objectifs stratégiques, et leur anticipation face aux évolutions du marché.

C’est pourquoi, chez Syfadis & Bealink, nous pensons aux synergies du LMS et du LXP. Car, bien utilisée, la LXP peut être un formidable outil pour changer d’état d’esprit en permettant une cartographie précise des compétences, une personnalisation des parcours, et une culture d’apprentissage continu.

Mais il ne suffit pas d’avoir la technologie : il faut une vision claire et, comme toujours, un fort accompagnement au changement.

Concepts clés et définitions : #LMS ou Learning Management System