Singularité : pour un comité des consciences !
Le | Contenu sponsorisé - Gestion des talents
Vous connaissez sûrement l’Université de la Singularité, créée en 2008 par Ray Kurzweil et Peter Diamandis, deux chercheurs et entrepreneurs américains, qui ne veulent rien de moins que vaincre la mort, éradiquer la pauvreté et disrupter tout ce que l’on peut imaginer de ‘disruptable’
Pendant une semaine, j’ai eu l’occasion d’écouter ces apprentis-sorciers parler de robotique, intelligence artificielle, blockchain, biologie digitale, réalité augmentée, etc. Et croyez-moi, c’est très inspirant !
L’objectif de cette université est simple : préparer des leaders au monde de demain. Car c’est en apprenant à regarder le monde autrement que l’on sera à-même de répondre aux enjeux futurs : remplacement de tâches et emplois par des machines, raréfaction des ressources naturelles, obsolescence des compétences, absence de formation aux nouvelles compétences requises, etc.
On sent que ces personnes font parce qu’elles le peuvent : elles sont les premières à pousser ces technologies sur le marché, à monétiser leurs innovations, sans spécifiquement se demander quels seront les impacts à moyen-long terme sur notre société, notre mode de vie, nos comportements, bref, sur tout ce qui compte pour nous autres humains. Il faut nous ramener à cette question philosophique de toujours : est-ce que parce que l’on peut, on doit ? Renvoyant au débat de « Les robots font-ils l’amour ? », le livre de Jean-Michel Besnier et Laurent Alexandre.
Par exemple en mettant la réalité virtuelle entre les mains d’adolescents, en leur permettant de vivre des expériences fortes du point de vue sensoriel, ne prend-on pas le risque qu’ils s’ennuient encore plus rapidement de retour dans la vraie vie ?
Quel sera le niveau d’attente de nos futurs collaborateurs quand ils auront passé leurs week-end ou soirées à voler dans les airs, découvrir Pluton ou chanter devant 300 000 personnes derrière leur casque de réalité virtuelle ? Il est peu probable qu’ils soient très excités en arrivant au bureau le lundi matin.
Mais quel bureau au fait ? Y aura-t-il encore seulement du travail pour nous autres humains ? Et qu’appellera-t-on travail ? Ce qui m’apparaît clairement aujourd’hui, c’est que les machines produiront probablement la majorité des efforts qui nous étaient jusqu’ici échus. Le temps libre généré nous permettra de nous recentrer vers ce que nous autres, individus, avons envie de faire. Pour notre propre profit, mais aussi celui du collectif.
Cela nous ramène finalement à la problématique de management des talents que nous tentons d’adresser - sous cette appellation - depuis une dizaine d’années. Sommes-nous sûrs de nous donner les moyens, avant que la singularité technologique frappe à nos portes, de découvrir nos singularités humaines ? Réconciliant ainsi le fameux triangle appétences-compétences-besoins.
L’argent ne sera peut-être plus ce qui sera recherché au travers du travail. L’objet du travail sera peut-être uniquement de développer le talent de celui qui l’accomplit, dans un cercle vertueux contribution individuelle-appartenance au collectif. Comme le dit Yuval Noah Harari dans « Sapiens », ce sentiment d’appartenance constitue depuis toujours un levier essentiel de notre bonheur. L’entreprise pourrait ainsi devenir une grande communauté, regroupant ceux qui souhaitent coopérer en vue d’atteindre un but commun, de répondre à une cause.
Ne regardons pas les outils émergeant actuellement à l’aune du monde tel qu’il existe. Réfléchissons plutôt à la vision de la société dans laquelle nous souhaitons nous projeter, au sens que le mot travail pourrait avoir dans un monde fortement robotisé où les efforts humains fournis actuellement seront probablement optionnels. Et dessinons l’avenir ensemble plutôt que d’attendre que les innovations dessinent notre futur à notre place.
À propos d’Alexandre Pachulski :
Alexandre Pachulski est co-fondateur et Directeur Général Produits de Talentsoft. Bénéficiant d’une double expérience de plus de 15 ans dans les RH et l’informatique, il a présidé un cabinet de conseil en management pendant 8 ans avant la création de Talentsoft. Auteur reconnu de plusieurs ouvrages de référence sur les problématiques RH, il anime le blog « Les Talents d’Alex » dédié à la gestion des talents (Souris d’Or 2015) ainsi que la chaîne YouTube “Talents of Tomorrow”. Alexandre est titulaire d’un Doctorat en Intelligence Artificielle de Paris-Dauphine.