Observatoire IA & Emploi : un couple tech et RH déjà bien établi mais gare aux inégalités

L’IA devient un outil central dans la démarche de recherche d’emploi, selon les premiers résultats de l’Observatoire IA et Emploi diffusé le 23 janvier 2025 par Konexio et Diversidays et réalisée avec l’appui de France Travail et Google.org (structure de financement philanthropique du groupe numérique américain).

Mais sommes-nous toujours conscients de son exploitation derrière les services numériques proposés par les job boards ?

Un focus HR&Tech intéressant réalisé dans le cadre de la Semaine des métiers du numérique et dans la perspective du prochain Sommet d’action pour l’IA organisé le mois prochain en France.

« Si 77 % des demandeurs d’emploi utilisent déjà l’IA dans leur recherche, des disparités profondes persistent, notamment chez les personnes les moins qualifiées ou les plus âgées, pour qui l’accès et l’appropriation de ces outils restent limités », déclare Jean-Christophe Vidal, directeur général de Konexio.

Cette association d’insertion professionnelle et sociale par la formation aux métiers du numérique prolonge la cause de Diversidays engagée de manière plus précoce dans l’égalité des chances à travers les filières professionnelles du numérique.

« Il est impératif de veiller à ce que l’IA ne creuse pas davantage la fracture numérique, mais devienne au contraire un levier d’inclusion », précise Jean-Christophe Vidal.

Recherche d’emploi : un recours à l’IA qui se généralise

Parmi les principaux enseignements de l’étude :

• 77 % des demandeurs d’emploi déclarent avoir déjà utilisé l’IA, indépendamment de leur niveau d’éducation.
• 56 % des demandeurs d’emploi se déclarent à l’aise avec l’utilisation d’outils issus de l’IA.
• 46 % d’entre eux ont utilisé l’IA au cours de leur recherche d’emploi et l’ont jugé efficace.
• 25 % des demandeurs d’emploi se déclarent prêts à se former en vue d’un usage plus poussé.

D’après l’étude Konexio - Diversidays, au cours du processus de recherche d’emploi :

• 63 % des demandeurs d’emploi ont déjà utilisé au moins une fois des recommandations automatiques ;
• 35 % des logiciels de création de CV ;
• 31 % des chatbots ;
• 13 % des simulateurs d’entretien d’embauche ;
• 6 % d’autres outils d’IA.

Recherche de jobs et IA : des usages diversifiés

Les usages de l’IA se diversifient en fonction des besoins spécifiques des demandeurs d’emploi.

Ainsi, parmi les 46 % de demandeurs d’emploi adeptes des outils de l’IA et qui les jugent efficaces,

• 40 % utilisent l’IA pour rédiger des CV plus percutants et des lettres de motivation personnalisées, via des outils tels que Canva, ChatGPT, etc.
• Un tiers exploite l’IA pour accéder à davantage d’offres d’emploi, en utilisant des recommandations automatiques ou notifications proposées par des plateformes comme LinkedIn ou France Travail.

Pour la moitié des demandeurs d’emploi, les compétences en IA leur seront utiles pour leur prochain poste. Cette anticipation est marquée chez les diplômés Bac+5, dont 77 % considèrent l’IA comme un levier clé, ainsi que parmi les cadres et les ingénieurs (72 %).

« L’IA n’est pas qu’une question d’algorithmes et de performances technologiques. Les potentialités que l’IA offre, tout comme les risques qu’elle comporte, dépendent des usages qui en sont faits et de la façon dont chacun se l’approprie. C’est pourquoi il est important de disposer d’informations sur l’appréhension par les demandeurs d’emploi d’outils qui mobilisent l’IA », déclare Cyril Nouveau, Directeur des statistiques, des études et de l’évaluation, France Travail.

Des usages qui révèlent une certaine fracture générationnelle

Les jeunes générations se montrent plus friands vis-à-vis de l’IA :

• 83 % des moins de 25 ans intègrent l’IA dans leur stratégie de recherche d’emploi, contre seulement 69 % des plus de 50 ans ;
• Les femmes sont légèrement en tête dans l’utilisation de ces outils (79 % contre 74 % des hommes).

Les pratiques diffèrent selon le genre

si les femmes privilégient plutôt l’IA pour l’amélioration de la qualité de candidature, les hommes la mobilisent davantage pour organiser leurs démarches, comme gérer un calendrier de candidatures.

Les niveaux d’éducation influencent la confiance dans l’utilisation de l’IA

Alors que 61 % des Bac+5 se sentent à l’aise pour s’informer sur ces outils, seuls 34 % des titulaires d’un CAP ou BEP partagent ce sentiment.

« Nous avons la conviction chez Diversidays que la Tech et l’IA peuvent devenir l’ascenseur social du 21^e siècle. En effet, l’IA représente aujourd’hui de nouvelles manières de contrebalancer des inégalités, il est impératif que personne ne soit exclu dans cette transition vers l’IA et les compétences qu’elle requiert », déclare Anthony Babkine, cofondateur de Diversidays.

• Télécharger l’intégralité de l’Observatoire IA et Emploi via le site Internet de France Travail (janvier 2025)