Tribune - De la formation à l’apprentissage : de nouvelles modalités pédagogiques s’imposent, par Emmanuelle Rohou
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Les entreprises doivent constamment réinventer leurs produits et leurs process pour s’adapter aux demandes de leurs clients. Une tendance qui n’échappe pas au monde de la formation professionnelle, qui doit désormais elle aussi relever le défi de l’agilité. L’enjeu : accompagner le développement des collaborateurs sur le même tempo que le monde dans lequel ils travaillent
Avec la toute-puissance du digital d’un côté et la mondialisation de l’économie de l’autre, les entreprises ne peuvent plus prétendre développer les compétences de leurs salariés sur la seule base d’un stage de formation ponctuel de quelques heures tous les ans. Contraints de s’adapter, les collaborateurs apprennent désormais tous les jours depuis leur poste de travail. Dans ce contexte, il est important de faire comprendre comment imposer des sessions de formation déconnectées de leurs usages, avec un professeur au tableau et une classe silencieuse face au rétroprojecteur ? Charge au Responsable Formation de mettre en place un environnement d’apprentissage dans lequel chacun peut puiser au moment où en il a besoin.
La formation continue en continu
Cette nouvelle approche exclut-elle le stage présentiel pour autant ? Bien au contraire. L’indispensable agilité requise en entreprise implique l’interaction physique avec les autres, le travail collaboratif… et donc l’apprentissage collaboratif. Dans les stages présentiels, nos formateurs utilisent aujourd’hui les outils de travail des apprenants : le couple « post-it & paperboard » s’est par exemple transformé en compte Twitter. Le formateur n’a plus le monopole du savoir. Un professionnel en entreprise doit trouver rapidement des réponses aux questions nouvelles qui se posent à lui. On sait aussi qu’il doit gérer des projets collectifs et produire des résultats. Ces modalités, nous nous devons de les reproduire dans nos dispositifs de formation.
De nouveaux formats innovants
Pour répondre à cette évolution, Demos a intégré cette année à son catalogue des « formations scénarisées » sur le principe du Vis ma Vie. Pendant 48 heures, les stagiaires se mettent dans la peau d’un manager, d’un DRH ou d’un acheteur, par exemple, dans le cadre d’un serious game présentiel. Le scénario est construit par l’intervenant qui attribue les missions, fixe le contexte, injecte des incidents de parcours et ponctue le jeu de rôle par différentes étapes de débriefing. Autre nouveauté : les « entraînements intensifs ». A l’image d’un set d’improvisation théâtrale, chaque stagiaire vient avec un problème professionnel sous le bras, qu’il joue sous forme de saynète. Le groupe lui propose collectivement des solutions avant de laisser le stagiaire rejouer la scène en tenant compte des recommandations. Petit à petit, l’apprenant s’enrichit des apports du formateur et de ses homologues stagiaires. Au-delà de ces modalités dynamiques en présentiel, le digital permet aussi de maximiser l’impact des moments présentiel en permettant une intervention du formateur Avant /pendant/Après. En effet, les outils permettent maintenant de proposer les ressources avant le rendez-vous présentiel, ainsi que de constituer une « communauté » en ligne après avec les apprenants.
Emmanuelle Rohou, Consultante-Experte, Direction Learning Solutions de Demos