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Formation et compétences IT et IA : Learn Assembly renforce le pôle People de Kéa

Le | Digital learning

En décembre, Learn Assembly (cabinet conseil emploi et compétences) a rejoint la galaxie Kéa (cabinet de conseil en stratégie et transformation). Les points de vue partagés par Antoine Amiel (Learn Assembly) et Arnaud Gangloff (Kéa).

Arnaud Gangloff (Kéa), Antoine Amiel (Learn Assembly) : mutation des organisations et des compétences - © D.R.
Arnaud Gangloff (Kéa), Antoine Amiel (Learn Assembly) : mutation des organisations et des compétences - © D.R.

La gestion des compétences dans des domaines-clés comme l’IA, data, et la RSE devient de plus en plus stratégique pour les organisations. Elle nécessite une réelle stratégie RH à déployer pour attirer et conserver les meilleurs éléments et accélérer les montées en compétences (upskilling) voire les reconversions (reskilling).

Du côté des cabinets, cette approche nécessite souvent une certaine consolidation pour accompagner les entreprises dans ce mouvement.

Ainsi, le 5 décembre 2024, Learn Assembly, cabinet de conseil spécialisé dans l’emploi et le développement des compétences, a intégré Kéa, un cabinet français et européen de conseil en stratégie et transformation.

Depuis sa création en 2013, Learn Assembly travaille avec les directions générales et Learning & Development (L&D) de groupes comme AXA, LVMH, Orange, ou Sopra Steria, les acteurs publics (France Travail, Apec, OPCO, conseils régionaux, etc.) et les établissements d’enseignement supérieur (Sciences Po, Essec Business School) dans leurs évolutions stratégiques, digitales et pédagogiques.

IA : gare à l’approche pure techno-solutionniste

  • « La formation est un enjeu stratégique majeur. Si nous laissons les questions de compétences et de formation être utilisées comme un instrument de soft power par des acteurs internationaux, nous nous privons de notre potentiel de souveraineté, de réindustrialisation, et de notre capacité d’influence et d’excellence.
  • La compétence est un levier essentiel sur ces plans. Nous portons des convictions fortes sur la défense d’un contrat social européen et français, centré sur un modèle social qui passe par le développement des compétences, l’accès à l’éducation, et la formation continue, qui sont des spécificités de notre modèle », a déclaré Antoine Amiel, fondateur et président de Learn Assembly le 12 décembre à News Tank.

Il a notamment abordé le rôle de l’IA dans la formation.

  • « L’efficacité des formateurs et des formations avec l’IA est un sujet que nous traitons, mais avec une attention particulière à ne pas tomber dans une approche techno-solutionniste.
    • Il est important de ne pas croire que l’IA peut à elle seule résoudre tous les problèmes liés à la formation et aux compétences. Les défis actuels incluent des sujets fondamentaux comme l’attractivité des métiers, la rémunération, la mobilité sociale et géographique, ainsi que les parcours de carrière.
    • L’IA ne peut pas non plus remplacer le travail nécessaire sur le capital humain et le contrat social entre l’individu et l’entreprise. Par exemple, dans des secteurs comme l’énergie, la transition écologique ou le digital, où des milliers de postes restent vacants, l’IA ne suffira pas à combler ces besoins. Ces enjeux requièrent des solutions structurelles et globales », explique Antoine Amiel.

Talents et compétences : des actifs à valoriser

Du côté de Kéa, l’intégration de Learn Assembly s’intègre dans une stratégie globale de renforcement du positionnement du cabinet sur les sujets majeurs pour les directions générales : stratégie, impact, données, et gestion RH. Le cabinet conseil d’Antoine Amiel a vocation à renforcer le pôle Impact & transformation responsable (ITR) et People de Kéa et au-delà.

« Le partenariat avec Learn Assembly s’inscrit pleinement dans cette vision. Il reflète notre conviction que les talents et les compétences ne sont pas de simples variables d’ajustement, mais bien des actifs stratégiques à valoriser. Ensemble, avec les équipes de Kéa, nous consolidons un pôle dédié, baptisé ‘People Development & Engagement’, pour accompagner les entreprises dans leurs transformations en plaçant l’humain au cœur des projets », déclare Arnaud Gangloff, Senior Partner et Président du groupe Kéa, à News Tank dans l’entretien croisé élaboré avec Antoine Amiel.

Ce rapprochement s’inscrit dans un cadre du plan stratégique DareWin, qui a été enclenché en 2020 et qui s’est concrétisé à travers 11 opérations de croissance externe. Par exemple, citons les cas :

  • d’intégration d’Arkos, cabinet spécialisé dans le déploiement de projets de transformation à grande échelle (2021),
  • de prise de contrôle d’Ylios, cabinet de conseil en stratégie (2022),
  • de la prise de participation dans Néovian (private equity) et dans iQo (cabinet de conseil en management) courant 2024,
  • du rachat de Veltys, cabinet de conseil spécialiste de la data intelligence en septembre 2024.

Les 3 axes majeurs du plan DareWin selon Arnaud Gangloff

• « Technologie : Nous avons souhaité intensifier notre présence dans le domaine technologique en intégrant des sociétés spécialisées dans le digital et la data.
Impact : Fidèles à notre statut de société à mission, nous avons renforcé nos équipes, notamment chez Kéa, et intégré plusieurs structures afin de mieux répondre aux enjeux de responsabilité environnementale, sociale et sociétale.
Talents et engagement : Le développement des talents et l’engagement des collaborateurs constituent un enjeu stratégique central. Les transitions majeures, qu’elles soient environnementales ou technologiques, ne peuvent être réussies sans l’appui des équipes. Nous avons donc accordé une importance particulière à cette dimension en intégrant des acteurs spécialisés. »

« L’IA impacte donc 2 dimensions majeures. Pour nos clients, elle représente un levier d’innovation et de transformation stratégique. Pour notre métier, elle redéfinit la manière de pratiquer le conseil en stratégie et transformation. Ces évolutions concernent tous les aspects de notre activité, au-delà de la partie L&D incarnée par Antoine Amiel. L’IA est ainsi un facteur clé d’évolution, tant pour nos clients que pour nos propres pratiques internes », déclare Arnaud Gangloff.

A l’horizon 2026, le Groupe Kéa vise un chiffre d’affaires global de 100 millions d’euros. Il dispose d’un réseau de 900 consultants avec 16 bureaux dans 13 pays, dont 220 en France.

Il avance dans 10 secteurs clés : distribution, grande consommation & agroalimentaire, luxe, industrie, services financiers & professionnels, BTP & immobilier, private equity, énergies, mobilité & logistique, ESS.

(RH Matin est un site média de News Tank RH)