RPS : 30 % des salariés concernés par les risques de burn-out
Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail
Selon le 13e baromètre « État de santé psychologique des salariés français » réalisé par Empreinte Humaine et OpinionWay, 8 salariés sur 10 en situation de détresse psychologique estiment que « ce sentiment est relié au moins partiellement au travail ».
La détresse psychologique, qui peut se transformer en burn-out, reste un phénomène prégnant en entreprise.
« Même si nous percevons une amélioration sur la dimension individuelle et managériale, les sujets de fond en matière de culture de la sécurité psychologique perdurent », indique Christophe Nguyen, président et fondateur d’Empreinte Humaine.
Le 3 septembre 2024, il a présenté le 13e baromètre « État de santé psychologique des salariés français » mené par son cabinet conseil spécialisé dans la promotion de la QVT et la prévention des risques psychosociaux (RPS), avec l’appui de l’institut d’études OpinionWay.
Méthode
• Étude réalisée par OpinionWay pour Empreinte Humaine auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 salariés ;
• Interviews réalisées par Internet sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) ;
• Période : du 23/05 au 04/06/2024.
RPS : les principales tendances
• 30 % des salariés font face à des risques de burn-out (-3 points par rapport à octobre 2023), dont 11 % en burn-out sévère (-1 point) ;
• 15 % des salariés sont en détresse psychologique élevée (-2 points). Une situation qui touche davantage les jeunes actifs de 18-29 ans (28 %), les employés (20 %) et les télétravailleurs 100 % distanciel (26 %) ;
• 42 % des salariés sont en détresse psychologiques modérée (-6 points) ;
• Huit salariés sur dix en situation de détresse psychologique estiment que « ce sentiment est relié au moins partiellement au travail ».
La détresse psychologique concerne davantage les salariés œuvrant dans les ETI (53 %), les TPE (49 %) et les PME (42 %) que ceux des grandes entreprises (32 %).
Prévention des RPS : des actions mises en place par les entreprises
Actions mises en place en entreprise | Pourcentage |
Dans mon organisation, les managers toxiques sont recadrés voire sanctionnés | 56 % |
Le droit à la déconnexion est réellement appliqué | 54 % |
Les formations sur la prévention des RPS et la QVT sont accessibles à tous | 47 % |
Les objectifs peuvent être revus en fonction du stress et des RPS | 46 % |
Les collaborateurs sont consultés sur ces sujets | 43 % |
« Ces mesures sont nécessaires, mais non suffisantes pour améliorer durablement la situation et éviter à terme les arrêts maladies pour motifs psychologiques, le turnover ou, comme nous l’avons vu dans les baromètres précédents, la question des nouveaux rapports au travail », déclare Christophe Nguyen.
Des marges de progression en matière de culture de la sécurité psychologique
Selon 39 % des salariés interrogés, des temps sont libérés pour réaliser des actions de sensibilisation et d’accompagnement à la prévention des RPS.
À 96 % (26 % « systématiquement » et 60 % « la plupart du temps »), la direction de l’organisation est présente lors de ces actions de sensibilisation.
- « Un salarié sur deux considère que, dans son organisation, les managers toxiques sont recadrés voire sanctionnés.
- Si les pratiques managériales de proximité ont évolué positivement ces dernières années par la prise en compte de la question des RPS et de la santé mentale au travail, il reste encore des marges de progression en matière de culture de la sécurité psychologique », déclare Christophe Nguyen.
5 principaux facteurs de RPS
• 55 % des salariés déclarent manquer de temps pour bien faire leur travail ;
• 50 % indiquent faire le travail « en quantité » à défaut « de qualité » ;
• 50 % estiment n’avoir pas suffisamment de retour sur le travail réalisé ;
• 49 % déclarent avoir des outils de travail qui ne fonctionnent pas ou inadéquats ;
• 46 % disent ne pas pouvoir dire non à une charge de travail alors qu’ils sont déjà débordés.
Concepts clés et définitions : #Qualité de Vie au Travail ou QVT