Les erreurs à éviter dans le référencement dans Datadock
Le | Droit de la formation
Depuis le 1er janvier 2017, les organismes de formation sont invités à s’inscrire dans la base de données Datadock pour prétendre au financement de leurs actions par les OPCA. Une démarche qui suppose de construire un argumentaire et de rassembler des preuves sur 21 indicateurs de qualité. De quoi filer du fil à retordre aux organismes de formation… Zoom sur les erreurs les plus répandues, qu’ils peuvent facilement éviter
Des pratiques peu formalisées
C’est, selon Marie Vallois, gérante de Gattaca Conseil et Formation, l’une des erreurs les plus commises. Et qui traduit une triste réalité : ʺun manque de professionnalisation des organismes de formationʺ, regrette-t-elle. ʺLes experts sont tellement pointus dans leur domaine de formation qu’ils maîtrisent mal la réglementation et l’ingénierie pédagogique qui se cachent derrière la formation continueʺ, constate-t-elle. Résultat : même si leurs pratiques sont bonnes, elles sont mal expliquées dans l’argumentaire que les organismes doivent construire pour être référencés dans Datadock, donc retoquées par les OPCA, ʺfaute de formalisme et de précisionʺ.
Des preuves pas probantes
Dans Datadock, chaque indicateur coché par l’organisme de formation doit faire l’objet d’un élément de preuve (un programme détaillé, le descriptif d’une équipe pédagogique…). Une étape complexe pour bon nombre de sociétés, qui peinent à corréler la bonne pratique avec le bon document. ʺLes organismes de formation ont du mal à justifier qu’ils personnalisent leur offre de formation en fonction de leurs clients. C’est d’autant plus difficile que pour certains, cette personnalisation se réalise de manière informelle, à l’occasion d’une réunionʺ, illustre-t-elle. L’évaluation des acquis est également un sujet où ils rencontrent des difficultés à rassembler des preuves.
Un positionnement mal expliqué
Pour être référencé dans Datadock, les organismes de formation doivent résumer leur positionnement au sein d’un texte de 1000 caractères. Une étape souvent bâclée, d’après Marie Vallois. ʺBeaucoup estiment que ce n’est pas leur métier que de briller sur les parties administratives et réglementaires. Et pourtant, ça l’est ! Au final, le résumé qu’ils produisent est basique et quasiment duplicable pour tous les indicateursʺ, regrette-t-elle. Ici aussi, les OPCA attendent davantage de rigueur de la part des organismes de formation. C’est d’ailleurs dans l’intérêt de ces derniers : Datadock pouvant être considéré ʺcomme une vitrine de leur savoir-faireʺ, rappelle-t-elle.
Une obligation vécue comme une contrainte
Même si cette étape de référencement est chronophage pour les organismes de formation, elle mérite qu’ils s’y attardent. ʺMieux vaut la voir comme une clé d’entrée pour sécuriser ses pratiquesʺ, estime la gérante de Gattaca Conseil & Formation. Reste que parfois ce référencement suppose de construire de nouveaux outils, par exemple sur l’évaluation des acquis, qui fait l’objet de plusieurs indicateurs dans Datadock. Mais les investissements sont à la hauteur des enjeux. ʺCertains organismes sont temporairement lâchés par les OPCA, qui ne prennent plus en charge l’action de formations de leurs clients. Pour ces sociétés, c’est un électrochocʺ, assure-t-elle.
Aurélie Tachot