Tribune - Réforme de la formation professionnelle : moins d’obligations, plus de responsabilités
Le | Droit de la formation
Définitivement adoptée par le Sénat le 27 février, la loi sur la formation professionnelle reconnaît officiellement le lien entre formation et compétitivité. Une victoire pour les salariés mais aussi pour les entreprises. Quelques inquiétudes demeurent néanmoins. La formation : un des premiers facteurs de croissance économique
Jusque-là, la responsabilité en matière de formation se traduisait uniquement par des obligations fiscales. En supprimant la fameuse contribution de 0,9 % au titre du plan de formation, notre nouvelle loi permet enfin à l’entreprise de prendre à bras le corps la question de la formation sous l’angle des compétences. Car former, c’est d’abord contribuer au développement du capital humain : une grande mission que l’entreprise pourra désormais pleinement assumer. Les apports de la réforme sont nombreux. Parmi eux, citons l’entretien professionnel qui devient obligatoire pour l’ensemble des salariés tous les deux ans, ou la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) reconnue comme un instrument majeur de gestion des ressources humaines en lien avec la formation. Cette nouvelle approche sera tout à fait bénéfique pour les entreprises qui devront anticiper et développer une vision véritablement prospective. Plus largement, cette loi est une bonne nouvelle pour la vie économique dans son ensemble, car la France a tout intérêt de pouvoir compter sur des travailleurs formés et donc performants.
Compte personnel de formation : oui, mais soyons ambitieux !
Largement salué par notre profession, le CPF est sans nul doute l’une des plus grandes avancées de la réforme. Il remet en effet le collaborateur au cœur du dispositif de formation, puisqu’il pourra - dans certains cas- choisir lui-même les programmes dont il souhaite bénéficier, et ce dès janvier 2015. Reste toutefois un point de vigilance. Voué a remplacer le DIF, le compte personnel de formation risque bien de connaître le même sort que le CIF si l’on restreint trop les types de formations auquel il donne droit, et notamment les programmes transversaux. C’est le cas de formations plébiscitées par les salariés qui traitent par exemple de gestion de projet, de management ou de gestion du stress. Tandis que le congé individuel de formation ne concerne guère plus que quelques milliers de salariés par an, veillons à ce que le CPF devienne un outil véritablement populaire. Car plusieurs dizaines de millions de Français sont directement concernés.
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Jean Wemaëre, Président de Demos, Président de la FFP