Outsourcing des process RH : 5 erreurs à éviter
Le | Externalisation de la paie
Externaliser certaines tâches fastidieuses du quotidien des RH est tentant. C’est même un levier stratégique pour se recentrer sur la véritable plus-value des équipes RH en interne, professionnaliser les services rendus aux salariés et optimiser les coûts de fonctionnement. Reste que ce processus d’outsourcing n’est pas sans risque
Le point sur les pièges dans lesquels il ne faut pas tomber, avec les intervenants du dernier colloque du Club DéciDRH sur la question.
1. Externaliser un process car on le maîtrise mal
« Ce n’est pas l’externalisation qui va résoudre les problèmes » prévient Marine Routeau, Directrice commerciale France du prestataire de services RH NorthgateArinso. Certaines entreprises font d’ailleurs le choix de passer par la case Centre de Services Partagés (CSP) en interne avant d’outsourcer un processus RH. A l’inverse, « inutile d’externaliser ce qui est très bien organisé en interne car le ROI sera faible » observe Alain Delboy, Directeur SIRH d’Air Liquide.
2. Trop réduire les effectifs RH en interne
« Une fausse idée consisterait à penser qu’externaliser, c’est ne plus avoir besoin d’équipe » constate Alain Delboy. Le prestataire veut généralement s’occuper de tout. Mais, pour éviter d’aller au casse-pipe, l’entreprise ne peut pas se passer de profils techniques en interne pour définir le cahier des charges et gérer la relation avec le prestataire au quotidien.
3. Tout externaliser
Même si c’est le choix stratégique de certains groupes en France comme AstraZeneca ou Spir Communication - et une démarche plutôt commune dans les pays anglo-saxons - externaliser totalement la fonction RH reste une option radicale La relation avec les collaborateurs ou les contrats de travail sont alors gérés par un prestataire extérieur. La gestion des voitures de fonction ou des salaires des dirigeants, par exemple, sont difficilement externalisables. « Ce n’est pas souhaitable pour les RH. Le risque : perdre le pouvoir » explique Bernard Just, directeur associé de l’Observatoire SIRH.
4. Oublier de communiquer
Pour accompagner le changement lié à une démarche d’externalisation, un plan de communication auprès des collaborateurs et des partenaires sociaux est indispensable. Au sein des services RH, les principaux concernés ne comprennent pas toujours pourquoi on confie leur travail à quelqu’un d’autre. Charge au DRH de requalifier leur fiche de poste vers des missions à plus forte plus-value. « Lorsque nous avons souhaité externaliser partiellement la formation, les organisations syndicales étaient contre le projet car il réduisait la masse salariale. Nous avons prouvé que le niveau de service était équivalent » explique Michael Vautier, DDRH du groupe ItalCementi.
5. Ne pas anticiper la réversibilité
Un des risques de l’outsourcing est la perte de maîtrise de la fonction externalisée. La réversibilité est la capacité de l’entreprise à reprendre rapidement le contrôle en interne des données et du savoir-faire. Suite à des dysfonctionnements avec IBM, « JPMorgan a fait le choix en 2004 de tout ré-internaliser » raconte Olivier Lajous, Président du Club DéciDRH. « Les modalités de réversibilité doivent être anticipées contractuellement » conseille Bernard Just.
Gaëlle Fillion