Les DRH en temps partagé s’invitent dans les PME
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Les PME n’ayant pas les ressources pour recruter un DRH peuvent désormais s’appuyer sur Ligne RH. Lancée il y a un an, la société propose aux petites entreprises de profiter, quelques jours par mois, de l’expertise d’un DRH en matière de recrutement, de paie, de formation… Une alternative souple, à condition de savoir lever les freins sur le principe du temps partagé
Né avec la crise économique, le concept de temps partagé gagne la sphère des RH. « Au cours de ma dernière expérience professionnelle, j’ai été DRH de deux entités qui appartenaient au même groupe : une structure commerciale de 55 salariés et une usine industrielle de 85 salariés. Ce qui m’a plu, c’était de me scinder en deux et de devoir gérer des problématiques très différentes. Je ne m’ennuyais jamais », raconte Grégory Ly. Une approche que l’ancien DRH a souhaité appliquer au marché des PME. Pour aider les structures de 20 à 100 salariés dans la gestion de leurs ressources humaines, il a créé Ligne RH, un service proche de celui proposé par Statim RH ou Système D RH, permettant aux PME de se faire seconder par un DRH quelques heures par semaine ou par mois, sans passer par la case recrutement. « A l’occasion d’un audit, j’appréhende les besoins de la PME ainsi que les problèmes RH à résoudre. J’évalue ensuite le nombre de jours de travail que ça suppose », explique-t-il. En moyenne, Grégory Ly intervient dans les locaux de la PME une journée par semaine pour une entreprise de 30 salariés. Armé de ses propres outils (informatiques, logiciels…), il conduit un vaste éventail de tâches : les recrutements, les plans de formation, la gestion des IRP, la rédaction des contrats de travail et des bulletins de paie, les entretiens d’évaluation… Des missions opérationnelles habituellement attribuées aux responsables RH, admet le fondateur.
Une prestation à partir de 450 euros par jour
Lancé il y a un an, le concept de Ligne RH semble se heurter à quelques obstacles. « L’idée plaît mais les dirigeants de PME ont du mal à s’y projeter. Ils hésitent à donner accès à des informations confidentielles à une personne qui n’est pas salariée de l’entreprise. Je le comprends parfaitement : ouvrir ses ressources humaines, c’est ouvrir le cœur de son entreprise », constate Grégory Ly. Un frein qui mettra certainement du temps avant d’être levé. Pour l’heure, le service de Ligne RH est plébiscité par cinq PME. La Boulangerie Chambelland fait partie de celles-ci. « Cette entreprise me challenge beaucoup : elle m’interroge sur la structure de ses équipes, sa politique salariale, son développement RH… Cela suppose, pour répondre à ces enjeux, de bien connaître les valeurs de l’entreprise », raconte celui qui pourrait être considéré comme mi-consultant, mi-DRH. Le modèle économique est celui de la prestation de services : pour être secondées d’un DRH à temps partagé et obtenir une assistance téléphonique aussi souvent que nécessaire, les PME doivent s’engager au minimum un an et débourser entre 450 et 675 euros par jour. Une facturation qui varie en fonction de la difficulté des missions et la fréquence d’intervention du DRH. Dès qu’il aura triplé son nombre de clients (un objectif attendu d’ici la fin de l’année) et convaincu des actionnaires, Grégory Ly se rapprochera de structures de service à temps partagé afin de créer une coopérative. Avis aux intéressés !
Aurélie Tachot