Comment débrider l’entretien d’évaluation ?
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A trop se concentrer sur les performances, l’entretien d’évaluation passe à côté d’un élément essentiel : la qualité de vie au travail. Il est temps de changer ça, affirme le groupe François Sanchez Consultants, qui a vient de mettre en place une démarche assez novatrice portée par sa marque « CIBEO ».
A trop se concentrer sur les performances, l’entretien d’évaluation passe à côté d’un élément essentiel : la qualité de vie au travail. Il est temps de changer ça, affirme le groupe François Sanchez Consultants, qui a vient de mettre en place une démarche assez novatrice portée par sa marque « CIBEO ».
CIBEO (Comité interdisciplinaire pour le bien-être en entreprise et en organisation) est l’histoire d’une rencontre : d’anciens DRH et des ergologues ont décidé de travailler ensemble sur le diptyque de qualité de vie au travail - qualité du travail. « Nous avons remarqué que la problématique des risques psycho-sociaux est souvent traitée comme un dossier à part alors qu’elle doit faire partie du quotidien de l’entreprise, de manière transversale », précise Jean-Mary Pierre, directeur du département d’ingénierie social de François Sanchez Consultants. Certaines sociétés commandent de grandes enquêtes sur le sujet alors qu’il existe déjà un moment charnière dans la vie de l’entreprise qui peut permettre d’aborder cette question clé avec le salarié : l’entretien d’évaluation.
Une mine d’informations précieuses pour l’entreprise
« Nous avons donc créé un outil, une démarche, une nouvelle conception de l’entretien d’évaluation qui conserve les dimensions traditionnelles tout en s’ouvrant à d’autres thématiques », précise Jean-Mary Pierre. L’idée est d’amener le salarié à parler de ce qui fait qu’il réussit ou non à faire un travail de qualité et ce qu’il fait qu’il échoue. « Quand vous parlez de ça, vous parlez de tout : de l’environnement, de la charge de travail, des collègues… : ça vaut toutes les enquêtes du monde. » Mais alors quels bénéfices pour le manager ? D’abord, il reçoit une série d’informations précieuses sur le ressenti réel du travail par le salarié qu’il pourra remonter vers la direction générale et d’autres organes. « Mais cela correspond aussi aux attentes des salariés qui demandent de plus en plus d’être informés, associés et écoutés : tout le monde a à y gagner et les entreprises commencent à le comprendre. »
3 conseils avant d’entreprendre une telle démarche
- Ne pas avoir peur : En instaurant ce genre nouveau d’entretien dans l’entreprise, certains craignent d’ouvrir la boîte de Pandore. « Or, cela ne peut être que bénéfique : la matière que constitue la qualité de vie au travail, déjà présente dans l’entreprise de façon non canalisée, peut, si elle est prise en compte au moment de l’entretien, fournir à l’entreprise des leviers pour agir. »
- Etre accompagné : Pas question de se lancer seul au risque d’obtenir des résultats contre-productifs. « C’est comme les enquêtes que l’on fait et auxquelles on ne donne pas de suite : ça suscite de l’espoir et les salariés sont déçus au final », insiste Jean-Mary Pierre. Les spécialistes de la question pourront, eux, analyser l’état actuel des choses et aider les entreprises à mettre en place ce nouveau processus d’entretien et à former leur personnel.
- En faire un projet d’entreprise : « Les managers ne doivent pas être les seuls à porter un tel projet ». En amont, il faut donc tester l’implication du comité de direction et que ce dernier s’engage à traiter les informations qui remonteront. « Il faut aussi informer les représentants du personnel de cette démarche et expliquer aux salariés que ce ne sera pas le bureau des pleurs mais bien l’occasion d’exprimer positivement certaines attentes et frustrations », conclut le spécialiste.
Fiona Collienne