Expérience candidat vs marque employeur
A quoi bon dépenser toute son énergie à véhiculer une bonne image de son entreprise pour attirer les meilleurs candidats, si ces derniers se voient malmenés dès le premier point de contact… Totalement indissociables, expérience candidat et marque employeur sont à traiter avec précautions et sur le même pied d’égalité. Focus
A quoi bon dépenser toute son énergie à véhiculer une bonne image de son entreprise pour attirer les meilleurs candidats, si ces derniers se voient malmenés dès le premier point de contact ? Totalement indissociables, expérience candidat et marque employeur sont à traiter avec précautions et sur le même pied d’égalité. Focus.
Faut-il privilégier l’expérience candidat à la marque employeur ? « L’expérience candidat commence avec la perception qu’elle aura de l’entreprise et de son envie d’y postuler qui est elle-même valorisée par la marque employeur », rappelle Alexandre Pachulski, cofondateur de Talentsoft. Projeter une image parfaite de son entreprise sera donc un coup d’épée dans l’eau si les actes ne suivent pas et, inversement, il sera difficile d’attirer les meilleurs talents avec une image négative de la marque employeur. « Si l’expérience candidat est mauvaise, la marque employeur n’a plus lieu d’être. L’expérience candidat doit être au cœur de la marque employeur », observe Loïc Lecharny, cofondateur de l’agence Zcomme. Et Antoine Jeandet, vice-président de 4ventsgroup, d’ajouter : « L’expérience candidat, c’est la vraie vie versus la posture publicitaire de la marque employeur. Mais dans les deux cas, les messages qui en découlent sont viraux, dans un sens positif, comme négatif ».
De la viralité de l’expérience candidat
Selon une enquête réalisée par Robert Walters auprès de 2 300 candidats, 92 % des candidats parleraient ainsi de leur mauvaise expérience en entretien à leur entourage et 78 % déclineraient une offre après une mauvaise expérience candidat. « Une mauvaise expérience candidat est contre-productive pour une entreprise dont l’une des priorités est d’attirer les meilleurs talents », analyse Coralie Rachet, directrice France de Robert Walters. Pire, selon une enquête de CEB, 1 candidat sur 5 entreprendra une action négative après une mauvaise expérience candidat. « Lorsque l’on sait que pour un poste 99 % des candidats ne sont pas retenus, on peut facilement imaginer les conséquences désastreuses que pourra avoir une mauvaise expérience sur l’image de marque de l’entreprise », met en avant Jérémy Lamri, CEO de Monkey Tie. D’autant plus, si l’on considère que ces candidats non sélectionnés peuvent représenter plusieurs centaines de personnes par an… La façon dont ils seront écartés aura forcément un profond impact, non seulement sur la marque employeur, mais aussi sur la marque commerciale de l’entreprise. Ainsi, une étude CareerBuilder révèle que 52 % des candidats sont moins enclins à acheter les produits ou services d’une entreprise pour laquelle ils ont postulé s’ils ne reçoivent pas de réponse ou en cas de mauvaise expérience lors de l’entretien.
Une bonne gestion de la relation candidat est donc déterminante pour l’image de l’entreprise, pour son attractivité et l’efficacité de ses recrutements. « Mais attention, le scope de l’expérience candidat est souvent beaucoup plus large qu’il n’y paraît. Outre les candidats qui sont en processus de recrutement, il ne faut pas négliger ceux qui ont déjà intégré l’entreprise, ni ceux qui la quittent », tient à rappeler Coralie Rachet en guise de conclusion.
Stéphanie Marpinard