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Goshaba lève 3,5 millions d’euros : les sciences cognitives et le jeu pour évaluer les soft skills

Par Philippe Guerrier | Le | Solutions d'évaluation

Recrutement, reconversion, montée en compétences…Goshaba poursuit les développements de sa plateforme pour mieux évaluer les compétences transversales des candidats ou des collaborateurs. Le point avec le CEO Djamil Kemal.

Djamil Kemal, CEO et cofondateur de Goshaba qui vient de lever 3,5 millions d’euros - © Margaux Demaria
Djamil Kemal, CEO et cofondateur de Goshaba qui vient de lever 3,5 millions d’euros - © Margaux Demaria

Goshaba exploite des technologies de jeux vidéo et les sciences cognitives pour développer sa plateforme en mode SaaS d’évaluation des talents. Elle privilégie « une mesure scientifique en faveur de l’égalité des chances des profils quel que soit l’âge, le genre ou l’origine ethnique »

En février, la start-up a bouclé une levée de fonds de 3,5 millions d’euros auprès du fonds d’investissement corporate Orange Ventures et des investisseurs historiques : Daphni, Inco, Founders Future et BNP Paribas Développement.

Les deux objectifs principaux sont de : 

  • de poursuivre le développement de ses solutions d’évaluation des soft skills pour le recrutement, la reconversion (reskilling) et la montée en compétences (upskilling) en prenant en compte des use cases spécifiques de nos clients grands comptes.
  • de constituer une vraie équipe commerciale avec 10 personnes en cours de recrutement actuellement. L’effectif global doublera de taille en passant à 48 personnes d’ici fin 2022.

« Entre 2014 et 2019, nous avons réalisé de la R&D. Au cours de cette période, nous avons vendu notre plateforme SaaS en mode conseil à des clients comme Accenture alors que la technologie continuait d’être évaluée. Nous l’avons lancé pour répondre à des problématiques de volumétrie importante de candidats dans les phases de recrutement », explique Djamil Kemal, CEO et cofondateur de Goshaba.

Fondée en 2014 par Camille Morvan, Djamil Kemal et Minh Phan, elle a obtenu un premier financement de 2 millions d’euros en 2019.

Extension vers l’upskilling, le reskilling et la cible ETI

Les parcours d’évaluation sur la plateforme Goshaba se veulent ludiques à travers leur gamification. Ils sont exploités sous divers angles de gestion RH :

  • recrutement externe,
  • mobilité interne,
  • orientation professionnelle,
  • évaluation des compétences,
  • identification de hauts potentiels.

« L’un des enjeux porte sur le volume de données d’évaluation à collecter pour développer des modèles cognitifs. Raison pour laquelle nous avons privilégié le travail avec les grands groupes. Dorénavant, nous avons suffisamment de données collectées pour proposer un service similaire d’évaluation des soft skills en lien avec certains types de métiers dans les ETI ou PME », explique Djamil Kemal.

Goshaba dispose d’un portefeuille de « 20 clients actifs » dont Orange (client avant d’être investisseur), Accenture, Sage, Orange, Crédit Agricole, LCL, McDonald’s et la Ville de Paris.

Le modèle économique repose sur l’accès à la plateforme moyennant une licence annuelle de 20k à 100k par an par entreprise et par cas d’usage. Le volume de candidatures à exploiter est illimité.

Evaluation des soft skills : de la psychologie aux sciences cognitives

« Ce qui nous intéresse chez Goshaba, c’est l’évaluation des compétences au sens large », évoque Djamil Kemal. « Depuis plusieurs années, nous voyons un changement de paradigme de la psychologie vers les sciences cognitives. » 

Avec sa R&D et son approche spécifique de l’évaluation des soft skills, Goshaba veut se distinguer de ses concurrents, en particulier l’Américain pymetrics.

  • « En Europe, nous n’avons pas de concurrence frontale…De manière indirecte, il y a tous les fournisseurs de solutions de tests de personnalité comme PerformanSe pour la France. »
  • « Pôle emploi exploite une solution baptisée le recrutement par simulation, qui évite le CV. Mais c’est laborieux », commente Djamil Kemal.

Le dirigeant de Goshaba se déclare aussi « très mesuré » vis-à-vis de l’approche du recrutement prédictif privilégiée par la start-up AssessFirst, même s’il reconnaît un combat similaire : l’exploitation des sciences cognitives pour « faire mourir le CV » et favoriser l’égalité des chances à travers les compétences transversales.