La gestion des talents est critique pour 63 % des entreprises
Le | Gpec
L’ANDRH et le cabinet FéFaur dévoilaient récemment les résultats d’une étude sur cette pratique RH en France, en partenariat avec l’éditeur Cornerstone OnDemand. Si 65 % des entreprises interrogées conduisent en effet une politique de gestion des talents, force est de constater qu’elles n’en ont pas toutes la même définition
30 questions auto-administrées via un questionnaire online en janvier 2013. 300 entreprises représentées, dont 51 % issues de groupes de plus 5000 salariés. Voilà le contexte de cette grande enquête - la première du genre - pilotée par l’ANDRH. La gestion des talents semble s’être principalement développée dans les 3 à 5 dernières années, pour 53 % des répondants concernés. Pas étonnant, vu le boom des offres technologiques, en mode SaaS. L’ancienneté de cette « discipline » RH semble en outre corrélée à la taille des entreprises. En somme, même si les structures de plus de 10 000 salariés ont majoritairement développé une politique de gestion des talents il y a plus de 5 ans, « cette pratique n’est plus l’apanage des grands groupes » observe Odile Pellier, directeur du développement RH de Stago, en charge de l’étude pour le compte de l’ANDRH. A noter que 70 % des entreprises concernées disposent d’une solution technologique spécifique.
A chacun sa gestion des talents
Certes, la majorité des entreprises a donc pris la gestion des talents à bras le corps. Mais quels sont les domaines d’application ? Pour respectivement 81 % et 80 % des entreprises interrogées, gestion des talents signifie prioritairement « carrière & mobilité » d’une part, et « développement & formation » d’autre part. Les activités de plans de formation (62 %), gestion des compétences (60 %), de la performance (56 %), l’intégration (52 %) ou la GPEC (49 %) sont également fréquemment citées. Viennent ensuite la fidélisation, la rémunération, le recrutement, etc. « Malgré le battage médiatique, l’engagement (23 %) et les réseaux sociaux d’entreprise (19 %) ont encore du mal à s’intégrer dans la politique de gestion des talents » constate Michel Diaz, directeur associé de Féfaur. Quoi qu’il en soit, cette hétérogénéité témoigne du flou qui entoure cette notion, que chaque entreprise semble s’approprier à sa manière.
Un talent, c’est quoi au juste ?
Pour plus de 85 % des entreprises, un talent se définit d’abord par sa performance et par son potentiel. Surprise : les critères de l’âge (8 %), de la mobilité (4 %) et du diplôme (3 %) semblent quant à eux peu significatifs. Alors qu’auparavant, la gestion des talents se concentrait principalement sur les cadres dirigeants, « elle est aujourd’hui moins exclusive et moins élitiste, même si elle ne concerne pas encore tous les collaborateurs » constate Odile Pellier. Et comment les entreprises s’y prennent-elles pour développer leurs talents ? Rien de nouveau sous le soleil, puisque 82 % d’entre elles recourent à la formation présentielle. Les communautés de pratiques, la participation à des colloques ou des conférences ne sont encouragées que par 20 à 22 % des entreprises interrogées… un paradoxe à l’heure du fameux modèle 70/20/10.
Stratégique, mais…
63 % des entreprises interrogées considèrent la gestion des talents comme une pratique critique pour la performance de l’entreprise. Pourtant, mobilisant au plus 1 équivalent temps plein dans 60 % des entreprises interrogées, la gestion des talents semble reléguée à n’importe quelle mission RH de routine. De plus, les directions générales apparaissent encore peu engagées dans ce chantier RH : 85 % d’entre elles y consacrent moins de 10 jours par an. Une implication pourtant reconnue comme l’un de ses principaux facteurs clés de succès.
Gaëlle Fillion