La réforme entame à peine les résultats de Cegos
Le | Droit de la formation
2016 a été l’année du grand doute pour Cegos ! Malgré un marché de la formation toujours impacté par la réforme, l’organisme a toutefois su tenir la barre. En France, il a sauvé les meubles en enregistrant une petite croissance de 3 %. A l’échelle mondiale, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 190 millions d’euros, stable par rapport à 2015
Cegos peut pousser un ouf de soulagement. Alors que l’année 2016 s’annonçait complexe du côté des organismes, réforme de la formation professionnelle oblige, le groupe a su garder la tête hors de l’eau. « Avec l’impact de la réforme, nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre en matière de résultats. Finalement, nous avons généré un chiffre d’affaires stable par rapport à l’année dernière et avons continué de gagner des parts de marché », commente José Montes, président du groupe Cegos. Un équilibre qui cache différentes réalités. Si dans certains pays comme La France la croissance - même faible - a été au rendez-vous, d’autres comme la Grande-Bretagne, la Suisse mais aussi l’Allemagne, où Cegos a effectué une importante acquisition en 2014, ont connu un ralentissement. « En Allemagne, nous avons perdu un gros client. Ce recul est donc un accident de parcours, qui fait partie de la vie des affaires », relativise toutefois José Montes. Depuis 2014, c’est dans l’Europe du Sud, notamment en Italie et en Espagne, que Cegos enregistre les meilleurs résultats : entre 5 et 8 % de croissance chaque année. Dans l’Hexagone, Cegos a atteint les 120 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé en 2016, en progression de 3 % par rapport à 2015.
Une plateforme unique d’accès aux formations
Maintenant que l’orage semble passer - « 2017 s’annonce bien », d’après le président du groupe - Cegos va pouvoir se concentrer sur plusieurs projets. Premier chantier : développer son offre de services dans le digital. En septembre, l’organisme, qui a récemment cédé ses activités de tests psychologiques exercées en Espagne et au Portugal à Hogrefe Publishing Group, lancera une plateforme unique de distribution de la formation. « Jusqu’ici, les entreprises devaient s’identifier sur plusieurs plateformes, selon qu’elle choisissait des modules d’e-learning, des classes virtuelles… A partir de septembre, leur expérience sera plus simple : depuis une seule plateforme, elles accéderont à l’ensemble des formations et des modalités », explique José Montes. Deuxième chantier : lancer de nouveaux contenus de formation digitaux, notamment sur la thématique des soft skills. Et pour Cegos, c’est un changement de paradigme. « Notre démarche n’est plus d’enrichir nos formations présentielles avec des contenus digitaux, mais bien de créer des formations qui sont nativement digitales, avec une option présentielle », explique-t-il. Dernier chantier : rester attentifs aux opportunités de rachats. Pour continuer à accompagner la transformation digitale des entreprises, Cegos lorgne sur trois typologies d’acteurs : les cabinets de conseils, les sociétés digitales et les opérateurs de niche.
Aurélie Tachot