Réforme de la formation : comment choisir la bonne certification ?
Le | Droit de la formation
Le 30 juin 2015, un décret relatif à la réforme de la formation professionnelle a donné une nouvelle mission aux organismes financeurs : celle de s’assurer de la capacité des 50 000 prestataires à dispenser des actions de formations de qualité. Une démarche qui peut passer par l’obtention d’une certification. Encore faut-il savoir comment la choisir…
La démarche qualité valorisée
Pour respecter le décret du 30 juin 2015, les organismes financeurs, Pôle emploi, les collectivités, les OPCA, les OPACIF… vont désormais être attentifs aux organismes de formation qui sont engagés dans une démarche de qualité. « Ces acteurs auront deux options : s’appuyer sur leurs propres modalités de contrôle ou se fier aux labels, reconnaissances et certifications qui respectent les exigences du décret », explique Thomas Cornu, ingénieur certification du groupe AFNOR. Pour l’heure, aucune préférence ne se détache vraiment. Même si un indice émerge : « nous enregistrons une demande soutenue de certifications depuis le second semestre », constate-t-il.
Une certification guidée par la stratégie
Etant donné le contexte, il y a fort à parier que les organismes financeurs orientent les stagiaires vers des établissements certifiés. D’où la question : quelles reconnaissances ces derniers peuvent-ils choisir ? « Celles qui correspondent le mieux à leur stratégie », répond l’expert. Parmi les nombreuses certifications, la plus répandue est l’ISO 9001, une norme générique qui concerne le management de la qualité et qui certifie l’aptitude d’une organisation à délivrer un service en satisfaisant ses clients à un niveau de performance défini par elle-même. L’ISO 29990 s’intéresse plutôt au management de l’apprentissage : elle met donc l’accent sur les stagiaires et les résultats des processus de formation. Autre possibilité : la certification NF Service Formation, dite « de résultats », qui garantit le respect d’engagements de service définis par des normes métiers.
Les autres critères de choix
Les organismes de formation souhaitant obtenir une reconnaissance peuvent également baser leur choix sur d’autres critères, comme la sensibilité de ses clients vis-à-vis de ces reconnaissances. Par exemple, un prestataire ayant des clients présents à l’international a tout intérêt à viser une certification ISO, mondialement reconnue, plutôt que NF Service Formation, seulement connue des Français. Autre piste : s’il souhaite faire reconnaître son expertise dans un domaine de formation (langues, droit, management des hommes…), il doit plutôt viser l’obtention de la qualification OPQF, de la certification ICPF & PSI ou d’un label propre à la branche professionnelle en question.
A la clé ? Un audit interne
Puisque, dans la majorité des cas, l’obtention d’une certification qualité repose sur la visite physique d’un auditeur, « engager une démarche qualité peut permettre aux organismes de formation de connaître leurs points forts et de faire plusieurs constats d’amélioration », avance Thomas Cornu. En perfectionnant la satisfaction des clients, les organismes peuvent, par exemple, mieux définir les rôles de chaque salarié et ainsi assurer une continuité de services en cas d’imprévus comme l’absence d’une personne occupant un poste clé. « Cette démarche qualité peut constituer un avantage concurrentiel pour les organismes, notamment lorsqu’ils répondent à des appels d’offres », illustre-t-il.
Aurélie Tachot