Plateformes : Jump ouvre un statut d’entrepreneur-salarié dédié aux chauffeurs VTC
Par Philippe Guerrier | Le | Externalisation de la paie
Jump, qui renouvelle le portage salarial pour les travailleurs indépendants, propose désormais aux chauffeurs VTC une couverture sociale équivalente à celle d’un salarié. Et ce, via un modèle de coopérative. Les principales plateformes, dont Uber, sont dans la boucle.
Jump élargit progressivement ses segments de travailleurs indépendants que la start-up souhaite convertir à un nouveau modèle de portage salarial.
En début de semaine, elle a lancé une formule spécifique pour les chauffeurs VTC.
Pour un forfait mensuel de 79 euros HT sans prise de commission, le chauffeur VTC au statut d’entrepreneur salarié dispose d’un contrat à durée indéterminée, d’un bulletin de paie et de la même couverture sociale qu’un salarié classique :
- cotisations chômage,
- retraite,
- mutuelle,
- prévoyance,
- arrêts maladie,
- congés paternité et maternité,
- responsabilité civile professionnelle, énumère Nicolas Fayon, CEO et cofondateur de Jump.
« Nous avons digitalisé toutes les tâches redondantes du portage salarial », indique-t-il en promettant « une meilleure vie pour les VTC ».
Le dispositif est ouvert à tous les chauffeurs après une phase pilote qui s’est déroulée entre mars et août 2022 avec un échantillon de 50 conducteurs VTC et 3 plateformes VTC :
- Uber,
- Heetch,
- Bolt.
Comment Jump a abordé le cas des chauffeurs VTC
« Nous voulons étendre le concept du portage salarial du col blanc vers le col bleu, dont les travailleurs des plateformes. L’idée de Jump est de ne pas intervenir dans la relation commerciale entre le chauffeur VTC et la plateforme partenaire. Notre objectif est de s’intégrer dans un écosystème existant, d’en gober les aspérités et d’éviter que les gens en sortent en raison de frictions sociales », évoque Nicolas Fayon.
Jump va disposer de sa propre flotte VTC à travers un modèle de coopérative (SCIC pour Société coopérative d’intérêt collectif).
« Nous allons rattacher les conducteurs VTC à notre propre flotte Jump auprès du registre des VTC et les inciter à adopter le statut d’entrepreneur-salarié plutôt que celui de micro-entrepreneur », déclare Nicolas Fayon.
Pour monter ce dispositif avec les chauffeurs VTC, Jump s’est inspiré des conclusions du rapport de la mission Frouin intitulé “Réguler les plateformes numériques de travail” et publié en décembre 2020. Il préconisait aux travailleurs des plateformes de recourir à la coopérative d’emploi et d’activité.
Comment Jump s’immisce entre les chauffeurs VTC et les plateformes
« Nous avons contacté Uber, Heetch, et Bolt en même temps. Pour que le système fonctionne, nous étions conscients qu’il fallait collaborer avec tous les acteurs car les chauffeurs VTC travaillent et basculent entre applications pour le transport de personnes. Nous leur avons demandé d’ouvrir leurs opérations à ce nouveau statut », indique Nicolas Fayon.
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« Nous avons lancé une phase de test avec des conducteurs VTC et les trois principales plateformes VTC. Nous n’avons rencontré aucun frein de la part d’Uber pour le lancement. Nous sommes en discussion pour que les autres plateformes VTC s’intègrent au dispositif (huit sur le marché au total). »
Pour parvenir à ses fins, Jump se connecte aux plateformes VTC pour récupérer automatiquement les informations des courses.
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« Nous signons avec elles un contrat-cadre car Jump régit désormais la relation commerciale et facture directement auprès des plateformes. Avant, les chauffeurs VTC effectuaient cette démarche à titre individuel. »
- « Nous représentons désormais les intérêts des conducteurs VTC mais nous ne ferons jamais de business en direct avec les plateformes », évoque Nicolas Fayon.
Volume d’affaires : Jump bondit
Depuis le début de la commercialisation de l’offre globale de portage salarial en septembre 2021, Jump indique « avoir dépassé les 60 millions d’euros de volume d’affaires ».