Macron vs Covid-19 : « Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite »
Par Philippe Guerrier | Le | Législation paie
Face à l’épidémie coronavirus, le Président de la République accentue les restrictions de déplacements et lance des initiatives économiques pour les entreprises.
(Update : 17/03/20 à 8h42) C’est un tournant pour la vie économique et l’organisation des entreprises face au Covid-19. L’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron, survenue le 16 mars, donne le ton : « Nous sommes en guerre sanitaire contre le Covid-19 ».
Pour lutter contre la propagation de cette épidémie coronavirus, de nouvelles mesures drastiques de restriction de circulation et de rassemblement des personnes en France mais aussi en Europe seront mises en place à partir d’aujourd’hui (midi le 17 mars) et pour quinze jours « au moins ». Voici les principaux extraits ayant des implications dans la vie économique.
Le télétravail déployé massivement
Principale consignes : il faut rester chez vous et limiter les contacts et les déplacements au strict nécessaire « en ayant l’esprit solidaire et le sens de la responsabilité » pour ralentir la progression du virus et protéger les individus les plus vulnérables. Les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus admis.
Les trajets seront uniquement autorisés concerneront la santé, les courses alimentaires et le travail. Ce sera encadré : chaque personne qui circulera devra être en mesure de justifier son déplacement et détenir un document attestant sur l’honneur le motif de son déplacement, selon les conditions fixées par le ministère de l’Intérieur. « Toute infraction à ces règles sera sanctionnée », tranche le Président de la République.
La nouvelle vague d’annonces d’Emmanuel Macron sur la circulation des personnes dépasse le territoire nationale avec la fermeture des frontières de l’Union européenne et de l’espace Schengen. « Une décision commune prise entre Européens », précise-t-il. Ce qui devrait aboutir à des mesures de restriction similaires de circulation transfrontalière des personnes par les 27 Etats membres de l’UE et au-delà (Islande, Norvège, Suisse et Liechtenstein). « Concrètement, tous les voyages entre les pays non européens et l’Union européenne seront suspendus pendant 30 jours », annonce le Président de la République.
Sur la question des déplacements professionnels, les conditions sont durcies : seuls les trajets nécessaires pour aller travailler quand le travail à distance n’est pas possible seront autorisés. « Toutes les entreprises doivent s’organiser pour faciliter le travail à distance et, quand cela ne sera pas possible, il faudra adapter dès demain (mardi) leurs organisations pour faire respecter les gestes-barrières contre le virus c’est-à-dire protéger leur salariés ou se protéger pour les indépendants eux-même », indique le Président de la République.
« Pour que l’économie soit préservée dans cette période si dure »
« Cette crise sanitaire aura des conséquences, humaines, sociales, économiques majeures ». Elle ne devra « pas mettre en cause la pérennité d’une entreprise, les moyens de subsistance des salariés comme des indépendants ».
Pour la vie économique en France, l’impact sera important et le gouvernement commence à multiplier les annonces pour accompagner le mouvement, notamment en termes d’activité partielle qui sera « massivement élargie » et de formation. « Aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au risque de faillite », assure Emmanuel Macron sur un ton déterminé.
Un dispositif de report de charges sociales et fiscales est mis en place, mais aussi de soutien au report d’échéance bancaire et de garantie à hauteur de 300 milliards d’euros pour tous les prêts contractés auprès des banques.
Pour les plus petites entreprises et « tant que la situation durera », l’hôte de l’Elysée assure qu’elles n’auront « rien à débourser ni pour les impôts ni pour les cotisations sociales ». Les factures d’eau, de gaz et d’électricité pour les PME devront être suspendues, annonce-t-il. Pour les entrepreneurs (indépendants, micro-entreprises…), commerçants et artisans, un fonds spécial de solidarité sera abondé par l’Etat et éventuellement les régions. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a précisé qu’il sera doté d’un milliard d’euros. Les petites sociétés concernées toucheront un forfait de 1500 euros si elles ont perdu plus de 70 % de chiffre d’affaires dans la période mars 2019 - mars 2020.
Toutes ces mesures économiques seront « adaptées en fonction des besoins, des réalités économiques et des nécessités sectorielles ». Emmanuel Macron tient à ce « rendez-vous pour que l’économie soit préservée dans cette période si dure ». L’art de la résilience en crise en attendant la relance de la croissance.
Crise Covid-19 : les fonds mobilisés en milliards
Ce matin sur RTL, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a précisé que les montants des fonds mobilisés face à la crise Coronavirus qui seront injectés dans l’économie française :
• 45 milliards d’aides directes ;
•300 milliards de garanties de l’Etat aux prêts bancaires des entreprises ;
•1000 milliards d’euros au niveau européen (à partager avec les 27 pays membres de l’UE).