Intérim : Iziwork fournit un acompte instantané sur salaire
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Iziwork, qui rapproche les entreprises et les intérimaires via une application mobile, lance une fonctionnalité permettant aux travailleurs de toucher un acompte sur leur salaire. De quoi répondre aux attentes des intérimaires qui aspirent, comme les salariés, à s’épanouir par des modes de travail plus flexibles.
Longtemps à l’écart de l’innovation, l’intérim ne cesse désormais de se réinventer ! Les plateformes digitales, qui sont apparues ces cinq dernières années, contribuent à cet élan. Iziwork, qui a vocation à lutter contre la précarité des intérimaires, y contribue. La place de marché dédiée à l’intérim a lancé, courant décembre, une nouvelle fonctionnalité qui devrait challenger les agences d’intérim « traditionnelles », encore dominantes sur le marché de l’intérim.
Cash Now : faciliter la trésorerie
Baptisé Cash Now, ce service permet aux intérimaires de toucher un acompte sur leur salaire, directement depuis l’application mobile, avant la fin de leur mission. « À l’épanouissement des cadres supérieurs par de nouvelles formes de travail plus flexibles, on oppose souvent la précarisation des travailleurs moins qualifiés, qui seraient victimes de l’essor des contrats courts et de l’ubérisation de l’emploi », explique explique Mehdi Tahri, co-fondateur de la plateforme.
« Chez Iziwork, notre ambition est d’offrir un cadre protecteur à ces intérimaires, tout en leur donnant accès à une palette de services. Nous avons développé Cash Now pour faciliter leur trésorerie et leur permettre de boucler plus facilement leurs fins de mois. C’est avec ce type de service que nous souhaitons construire le Future of Work. »
Alors que les agences telles qu’Adecco, Randstad et Manpower, qui captent 60 % du marché français de l’intérim, rémunèrent leurs travailleurs le 10 ou 12 du mois qui suit la fin de leur mission, Iziwork joue la carte de l’immédiateté en permettant aux intérimaires d’obtenir un versement de tout ou partie de leur salaire en avance. Ce sont les heures travaillées en entreprise et collectées au sein de l’application mobile qui définissent le montant de cet acompte, qui peut être touché sans plafond ni délai.
Fidéliser les intérimaires
Le lancement de cette fonctionnalité s’inscrit dans la stratégie d’Iziwork, qui est d’offrir le maximum de services aux utilisateurs de sa place de marché.
« Pour avoir des intérimaires engagés dans leurs missions et assidus, notre conviction est que nous devons les fidéliser. Nous leur proposons plusieurs fonctionnalités visant à leur faciliter la vie et à développer leur employabilité : un service de micro-crédit à 1 euro par mois, des solutions de mobilité comme le covoiturage ou la mise en place de navettes afin de faciliter l’accès à l’emploi dans des zones où l’offre de transport est peu développée, des offres de formation pour obtenir le permis CACES ou améliorer ses soft skills », détaille Mehdi Tahri, qui assure répondre à 95 % des missions en 4 heures. Le co-fondateur prédit un essor du travail temporaire. « Cette approche servicielle nous permet de pourvoir davantage de postes, notamment les plus pénuriques. »
L’intérim, un choix
Selon un pointage de l’Observatoire de l’intérim et du recrutement remontant à juillet 2019, 2,6 millions de Français sont concernés chaque année par l’intérim, soit l’équivalent de 700 000 à 800 000 temps plein.
« Aujourd’hui, être intérimaire est un choix. D’après une étude menée par nos soins en juillet 2019 auprès de 5000 intérimaires, 64 % déclarent ne pas être intéressés par un CDI, en premier lieu pour avoir un salaire plus élevé : ils touchent en moyenne 21 % de plus en cumulant l’indemnité de congés payés et l’indemnité de fin de mission », évoque Mehdi Tahri. « La flexibilité dans l’aménagement de leur temps de travail ainsi que la variété des expériences professionnelles proposées expliquent également leur choix pour l’intérim. »
Un avis qui tranche avec la taxation des contrats courts, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2020 et qui vise à inciter les employeurs à remplacer une part de leurs emplois flexibles (intérim et CDD) par des CDI.
Par Aurélie Tachot