Salaires : des augmentations généralisées de 2,5 % observées en 2022
Par Philippe Guerrier | Le | Rémunération
Selon l’étude Rémunération 2022 de Deloitte, le scénario d’un budget médian en hausse devrait se poursuivre en 2023 pour prendre en compte le contexte d’inflation.
« Bien qu’en-dessous du niveau de l’inflation, les augmentations de salaire de base repartent significativement à la hausse, retrouvant des niveaux d’avant-crise Covid-19 », évoque Deloitte (réseau de cabinets d’audit, de consulting, et conseil).
C’est le principal enseignement de son étude annuelle sur l’évolution des rémunérations en 2022.
Entre inflation, tensions alimentaires et énergétiques, tensions géopolitiques et ralentissement économique qui se profile, cette situation particulière a un impact sur les niveaux de rémunération et les comportements des entreprises.
Rémunération 2022 : Deloitte distingue plusieurs tendances dans son étude
- Hausse des salaires de 2,5 %, toutes catégories socio professionnelles confondues (du moins pour les employés qui ont pu en profiter).
Les rémunérations totales (salaires de base + primes fixes + rémunérations variables individuelles et collectives) ont progressé en médiane de +3,7 % pour la catégorie OETAM (Ouvriers Employés Techniciens Agents de Maîtrise) et 3 % pour les cadres.
Deloitte note un mixte de leviers pour procéder aux augmentations de salaires entre les dispositifs de rémunération variable individuelle et collective. - Des augmentations de salaires qui ont bénéficié à 93 % des salariés contre 55 % en 2021. Les augmentations générales ont été privilégiées, en complément des augmentations individuelles pour 61 % des OETAM et 34 % des cadres (versus 33 % pour les OETAM et 28 % pour les cadres en 2021).
- Des prévisions d’augmentation 2023 « largement revues à la hausse » en raison des situations économiques et géopolitiques tendues : Deloitte prévoit un budget médian de 3,5 % pour la catégorie OETAM et 3 % pour les cadres.
- Léger recul dans les écarts de salaires entre l’Ile-de-France et les autres régions : +4,9 % en 2022 par rapport à +5,2 % en 2021.
Une tendance à la réduction de l’écart qui s’explique par « des politiques nationales de gestion des talents, sur fond de généralisation du télétravail et certains mouvements de cadres citadins vers la province ». - Stabilisation du nombre de jours de télétravail : 2 jours en moyenne, toutes catégories socio professionnelles confondues avec désormais une indemnisation versée par 50 % d’entre elles
- Stagnation de l’égalité salariale femmes - hommes sans évolution significative depuis 2017 (3,7 % et 3,3 % respectivement). Deloitte évoque « un plafond de verre persistant ».
Hausse des salaires face à « l’érosion instantanée du pouvoir d’achat »
« Les entreprises se sont adaptées au fur et à mesure au contexte de tensions en privilégiant un ensemble de mesures dont les augmentations de salaires et une redistribution plus importante au niveau des variables », commente Franck Chéron, Associé Capital Humain Deloitte, avec la publication du rapport Rémunération 2022 et ses perspectives pour 2023.
« Cette anticipation sera certainement le mot d’ordre pour les négociations annuelles à venir avec deux enjeux principaux pour les entreprises. Lutter contre l’érosion instantanée du pouvoir d’achat en ciblant notamment les OETAM et être en mesure de conserver et fidéliser l’ensemble des collaborateurs et principalement les cadres évoluant sur un marché de l’emploi très dynamique. »
Méthodologie
La onzième étude de rémunération 2022 de Deloitte, publiée le 31/08/2022, s’appuie sur :
• un panel de 300 entreprises françaises,
• 1 million de données individuelles de rémunération au sein des principaux secteurs d’activité : distribution, grande consommation, banques, assurances, industries de la santé et de transformation, transport et distribution des commodités comme l’électricité, le gaz ou l’eau, télécoms, médias…
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