La RSE à portée des PME : abCSR lève 1,5 million d’euros
Par Philippe Guerrier | Le | Rse
La start-up abCSR, qui exploite une plateforme d’évaluation de la performance de la Responsabilité Sociale des Entreprises, s’adresse aux segments TPE-PME-ETI. Outre les données comptables, elle intègre de plus en plus les données sociales comme le fichier DSN.
La start-up abCSR veut sensibiliser les TPE, PME et ETI à la dimension la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en proposant des solutions d’évaluation basées sur l’exploitation des données comptables et sociales.
Elle vient de lever 1,5 million d’euros. « C’est notre 3eme tour de table et la plus significative depuis la création de la société en 2018 », évoque Olivier Brongniart, qui a cofondé abCSR avec Jérôme Verdiell.
Les profils des investisseurs sont des cabinets d’experts-comptables au nombre de 5, incluant Axens, Fiteco et RSE INVEST.
2 priorités : des investissements sur les volets commerciaux et la R&D
- « Notre cible d’entreprises sont des TPE-PME et petites ETI qui se trouvent en dessous du seuil règlementaire en termes de reporting extra-financiers ;
- Notre canal principal de distribution de notre solution, c’est l’expert-comptable comme intermédiaire qui va s’adresser soit au dirigeant de l’entreprise soit au directeur financier. Nous travaillons aussi avec des cabinets conseil et des banques », indique Olivier Brongniart.
Un autre profil de partenaire est à prendre en compte : les éditeurs de solutions entre la RH et la paie comme Talentia. Ce qui nécessite le développement d’API (connecteurs logiciels) pour faciliter les interactions et le transfert de flux de données.
« Avec ce tour de table d’1,5 million d’euros, nos deux priorités de développement portent sur des investissements sur les volets commerciaux et la R&D. Début 2024, nous allons ajouter un module de gestion de plan RSE enclenché en entreprise pour le pilotage de leurs actions », précise notre interlocuteur.
La start-up doit fournir des efforts d’évangélisation de ce sujet RSE auprès du marché des PME non soumises à du reporting règlementaire en la matière.
Elle veut fournir aux entreprises « une évaluation simple, concrète, quantifiable et non chronophage » à travers une plateforme SaaS qui propose un tableau de bord avec divers indicateurs et une notation extra-financière.
Un millier de rapports annuels RSE générés
Depuis sa création, abCSR a produit un millier de rapports annuels RSE pour le compte de ses clients avec trois niveaux de granularité plus ou moins importantes. Une accélération de l’activité a été ressentie à la sortie de la période de la pandémie Covid-19. La start-up a affiché une croissance de 25 % de son chiffre d’affaires en 2022.
Actuellement, abCSR compte une dizaine de personnes dans son équipe. L’effectif devrait doubler d’ici un an.
- « De plus en plus de données sociales figurent à l’intérieur de notre rapport. Ainsi, à l’occasion du 78ème Congrès de l’Ordre des experts-comptables [du 27 au 29 septembre 2023 au Parc des expositions de Montpellier], nous annonçons l’insertion dans notre solution des fichiers DSN associés à la gestion de la paie des entreprises. Avec 20 nouveaux indicateurs complémentaires qui seront publiés d’ici la fin de l’année.
- A ce titre, il existe beaucoup d’indicateurs qui font écho à des problématiques de DRH comme l’évaluation de la partie sociale (accord d’intéressement, taux d’absentéisme…), la promotion de la marque employeur pour le recrutement et la fidélisation des collaborateurs », indique Olivier Brongniart.
Les ingrédients RSE pris en compte
Afin de mesurer leurs performances RSE, abCSR s’appuie :
• sur une méthode intégrant la norme ISO 26000 (dédiée à la responsabilité sociale), les Objectifs de Développement Durable (ODD, fixés par l’ONU), et la matrice de matérialité (SASB Materiality Map, fondée sur un des standards privés de reporting extra-financier) proposée par le Sustainability Accounting Standards Board (d’origine américaine) ;
• sur l’intégration des données comptables (à partir du fichier des écritures comptables ou FEC), ainsi que des données sociales (à partir du fichier DSN) ;
• sur la prise en compte des données que possède l’entreprise et de 50 sources de données externes.