Easyrecrue rachète Playbots
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L’éditeur de solutions vidéo pour les RH, Easyrecrue, annonce sa troisième opération de croissance externe avec l’acquisition de la start-up Playbots, spécialisée dans le développement de chatbots. Un rachat à vocation technologique qui permet à Easyrecrue de rajouter une corde à son arc avec un module conversationnel intégrable aux sites carrières
Créée en 2016, la plateforme Playbots proposait jusque-là une offre de « bot as a service ». Le principe : équiper différents types de sites web de chatbots personnalisés, en substitution des formulaires de contacts. « Nous avons surtout racheté leur brique technologique afin de l’adapter au domaine RH et de l’intégrer à notre offre. Playbots n’avait pas encore lancé la commercialisation de son produit de manière industrielle », explique Mickaël Cabrol, fondateur d’Easyrecrue. Annoncé ce mercredi, le rachat a été entériné le 27 juillet dernier. Le montant de la transaction est confidentiel, mais inférieur à 1 million d’euros, selon des sources concordantes. L’équipe de Playbots, composé de 5 collaborateurs, dont le fondateur et actionnaire majoritaire Jonathan Stock, s’est engagée à accompagner l’intégration technique du nouveau produit pendant 12 mois.
Cap sur l’intelligence artificielle !
Playbots disparait donc au profit d’une nouvelle offre RH baptisée « Bot », qu’Easyrecrue commercialisera désormais au même titre que ses trois autres produits : l’entretien vidéo différé, l’entretien en live et les tests de langues. « Nos premiers clients sont déjà en phase d’intégration. Cette offre complémentaire sera proposée sous forme d’abonnement », ajoute le fondateur. Le tarif de base est fixé à 2000 euros par mois pour 1000 conversations ; il s’adresse donc aux entreprises qui doivent gérer d’importants volumes de candidatures entrantes.
Affiner la qualification des candidats en amont de l’entretien vidéo
Dès lors qu’il est intégré à un site carrière, le bot d’Easyrecrue pose une série de questions au candidat pour qualifier son profil, l’oriente vers les offres qui lui correspondent… puis l’invite éventuellement à passer un entretien vidéo de pré-sélection si sa candidature atteint un score donné. « Easyrecrue remonte d’un cran dans la chaîne de valeur du recrutement pour fluidifier le processus, aussi bien du côté du candidat que du recruteur », résume Mickaël Cabrol. Autrement dit, ce chatbot permet de limiter le nombre de candidatures non-éligibles ou spontanées. A ce jour, « entre 30 000 et 40 000 candidats passent sur notre plateforme chaque mois », assure Easyrecrue, qui revendique plus de 500 clients.
« Dépasser les 10 millions d’euros de CA en 2019 »
Easyrecrue n’en est pas à sa première acquisition. L’entreprise, qui compte 85 collaborateurs, avait déjà racheté son concurrent Visio4People en 2016, absorbant son concept d’entretien vidéo en live qui est désormais au cœur de son offre. Quelques mois auparavant, elle avait mis la main sur Kskills, une plateforme de tests IT destinés aux développeurs, qui a périclité en 2017. « Nous sommes à l’écoute d’autres opportunités, notamment à l’étranger, où nous réalisons 30 % de notre chiffre d’affaires », indique le CEO d’Easyrecrue. L’entreprise, qui possède des bureaux en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni, lorgne désormais sur l’Allemagne et sur le Moyen-Orient. « Nous affichons 100 % de croissance par an depuis 5 ans. L’objectif est de maintenir ce rythme pour dépasser les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019 et viser les 50 millions en 2022 », conclut-il.
Gaëlle Fillion