Le manager de demain ? Un leader collaboratif
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A quoi ressemblera le futur manager ? Quoique galvaudée, la question continue d’animer l’esprit des experts. A l’occasion de la 3e édition de Transformation@Work organisée par l’éditeur Saba, les adjectifs pour définir ce profil ont fusé : intuitif, nuancé, sensible… De quoi aider les entreprises et leurs professionnels RH à tirer profit de la transformation qui s’opère
C’est presque de notoriété publique : l’avènement des technologies digitales et collaboratives ainsi que l’ouverture de l’entreprise sur son écosystème impulsent des transformations significatives dans les organisations. Contrairement aux idées reçues, ces changements, aussi impactants soient-ils, ne suffisent pas à rendre l’organisation plus performante. « Les défis de qualité, d’innovation et de développement des compétences ne peuvent plus être relevés en silo : ils imposent une transformation managériale », estime Meryem Le Saget, experte en conduite du changement et en méthodes d’intelligence collective.
Un pouvoir désormais partagé
Les managers, qui portent la réussite de nos futurs modèles de travail sur leurs épaules, ont fort à faire pour s’adapter aux nouveaux schémas imposés, notamment, par l’arrivée de la génération Y. « Puisque l’entreprise est désormais plus ouverte sur ses communautés, notamment ses sous-traitants, clients, fournisseurs, partenaires…, le manager de demain devra faire collaborer différents profils de personnes et affronter les projets de manière systémique », explique Meryem Le Saget. Plus concrètement, la notion de pouvoir devra être redéfinie. Le temps où les cadres appréciaient leur capacité d’influence en fonction du nombre de personnes qu’ils avaient sous leurs ailes est révolu. Les managers des temps modernes devront être capables de travailler avec des contributeurs différents, y compris ceux sur lesquels ils n’auront pas le poids des galons. Dans un tel contexte, « garder une posture de chef sera un réflexe préhistorique. Le manager devra plutôt pratiquer un leadership d’influence, c’est-à-dire partager l’information pour nourrir une dynamique de co-construction et prendre des décisions collaboratives pour qu’elles soient appliquées par tous », précise-t-elle. Les futurs encadrants devront donc prendre du recul vis-à-vis de la masse d’indicateurs-clés de performance (KPI) qu’ils consultent quotidiennement et développer des qualités d’interaction. Les organisations attendent désormais d’eux qu’ils soient intuitifs, sensibles, empathiques et flexibles.
Des espaces de travail collaboratifs
Une évolution en entraînant une autre, la (future) montée en puissance du management intuitif devrait bouleverser nos modes de travail. Meryem Le Saget entrevoit par exemple la mort de l’email et de ses pièces jointes au profit de l’émergence de plateformes sociales compatibles avec le télétravail et à partir desquelles les décisions pourraient être prises « anywhere et anytime ». D’ici une dizaine d’années, les marketplaces de compétences devraient également émerger au sein des entreprises. Renseignés par les collaborateurs, ces espaces en ligne faciliteront, eux aussi, la création d’équipes et, de facto, le travail collaboratif.
Aurélie Tachot