« Le Team Fit » ou le recrutement autour d’une bière !
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Et si l’ultime étape d’un recrutement se déroulait autour d’un verre regroupant l’ensemble des salariés et le candidat pour observer la future cohésion d’équipe qu’impliquerait sa venue ? Ce process, dénommé le « Team Fit », se pratique de plus en plus dans les start-up. Comment fonctionne-t-il ? Quel en est l’enjeu
? Réponses.
Si certaines entreprises imaginent des process de recrutement où l’IA décortique le cortex cérébral de chaque candidat, d’autres jouent la carte d’une bonne bière artisanale pour dénicher la perle rare ! Le « Team Fit », surtout promu par les start-up, surfe sur cette vague. Ici, les soft kills sont au cœur de toutes les préoccupations, avec comme ultime étape un déjeuner ou un afterwork, pour s’assurer collégialement de la fiabilité du futur collaborateur.
« Nous sommes passés de 4 à 60 salariés en trois ans. Nous avons dû trouver un process de recrutement efficace, à même d’identifier la capacité de la future recrue à répondre à nos valeurs et à s’intégrer. Après des étapes basées sur ses compétences, sa méthodologie de travail, ses ambitions, nous organisons un « Team Fit ». Il s’agit d’une soirée ou d’un déjeuner où tous les salariés sont conviés. L’enjeu est d’observer la capacité du candidat à s’entendre avec l’équipe et inversement », explique Kevin Duchier, responsable marketing de Toucan Toco. Pour la start-up, qui évolue dans un univers porté par des méthodes agiles, où l’interactivité et la communication sont de rigueur, cette approche répond avant tout à une quête d’efficacité. « Le but n’est pas de trouver des gens qui nous ressemblent, mais des gens qui instinctivement partagent notre culture », précise-t-il.
« Nous ne parlons jamais de travail »
« Nous sommes une trentaine de salariés et chacun a son mot à dire sur l’intégration d’un nouveau collaborateur. En fin de recrutement, le « Team Fit » est donc systématique. Durant ce moment informel, basé sur la culture inclusive, nous ne parlons jamais de travail. Notre volonté est de nous assurer que nous sommes en phase, comme une famille qui construit une histoire ensemble », témoigne Sophie Patanella, growth, culture et people manager chez OuiFlash.
La start-up invite également les candidats briguant des postes de managers à passer une journée en backstage pour mieux appréhender son fonctionnement. Bien sûr, lors de l’ultime étape, elle s’interroge sur la capacité du candidat à s’abandonner réellement, scrutés par ses futurs collègues. « Tout est fait pour qu’il ne se sente pas menacé, mais en confiance. L’idée est d’être dans l’authenticité, la bienveillance. Durant ces moments, nous intégrons ainsi des jeux, où chacun va définir, via un qualificatif, les autres collaborateurs. Ou par l’intermédiaire de questions du type : quand avez-vous été surpris la dernière fois ? Votre plus grosse bêtise ?… Cela détend l’atmosphère », conclut Kevin Duchier. Chez Toucan Toco, 95 % des candidats se sont vus embaucher au terme d’un « Team Fit ».
Gérald Dudouet