L’externalisation de la formation progresse timidement
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Si elle ne fait pas encore l’unanimité auprès des entreprises, l’externalisation de la gestion de la formation gagne du terrain, d’après la 4e édition de l’enquête réalisée par Demos Outsourcing et l’EOA. La prépondérance du facteur coût explique l’intérêt grandissant des décideurs pour cette option
Si les entreprises sous-traitent volontiers leur activité paie ou recrutement, elles restent sur la réserve en matière d’externalisation de la formation. D’après une enquête réalisée en juillet 2013 par la filiale dédiée à l’outsourcing du groupe Demos et l’European Outsourcing Association (EOA) auprès de 480 décideurs (dirigeants, responsables formation, professionnels RH…), seules 24 % des entreprises sondées ont externalisé tout ou partie de la gestion de la formation ou ont pour projet de le faire, contre 20 % en 2011 et 15 % en 2009. Certes, l’intérêt des sociétés pour l’externalisation de la formation grandit. Pour autant, cette option est encore loin de s’imposer dans les organisations. Pour celles qui ont franchi le pas, une chose est sûre : « le recours croissant à l’externalisation s’inscrit dans une logique d’optimisation des coûts », constate Bénédicte Bailleul, directrice de Demos Outsourcing. Environ 70 % des sondés citent en effet l’augmentation de la productivité et la baisse des coûts pédagogiques comme bénéfices attendus d’une externalisation, contre seulement 26 % en 2009. Près de la moitié des répondants vantent également le fait de se libérer de tâches chronophages.
La formation devient une fonction stratégique
Même si les décideurs interrogés ont les yeux rivés sur les coûts, le pourcentage de masse salariale dépensé par leur entreprise pour les formations évolue peu depuis 2009. En 2013, 52 % des entreprises dépensent plus de 3 % de la masse salariale et 89 % plus que ce que la Loi impose. « Le taux de récupération des fonds OPCA par les entreprises, qui constitue un levier de réduction des coûts pédagogiques, est un bon indicateur. D’après l’enquête, 37,5 % des sondés estiment que ce taux est optimal, contre seulement 27 % en 2011 », explique Bénédicte Bailleul. Le virage pris par la fonction formation ces dernières années explique en partie ces résultats. Elle est désormais identifiée par 37 % des répondants comme stratégique, contre 19 % en 2009. Tout n’est pas gagné pour autant puisque 58 % la considèrent encore comme une fonction support comme une autre. Conséquence de l’évolution de perception de la fonction formation : les offres se structurent en interne. Environ 38 % des entreprises sondées disposent, en 2013, d’un catalogue DIF, 38 % jouissent d’une université ou académie propre et 65 % dénombrent des formateurs en interne.
Aurélie Tachot