« Notre outil permet aux entreprises d’encadrer le droit à la déconnexion », Edouard Mongrand, Calldoor
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Le 1er janvier, la déconnexion est devenue un droit pour les salariés travaillant dans des entreprises de plus de 50 collaborateurs. Une mesure issue de la Loi Travail qui déconcerte un bon nombre d’employeurs. Pour les aider à favoriser la « détox digitale » de leurs salariés, la start-up ED2 a créé une application permettant de réguler les usages numériques. Les explications d’Edouard Mongrand, co-fondateur de Calldoor
Pourquoi vous êtes-vous intéressé au droit à la déconnexion ?
J’ai travaillé une quinzaine d’années dans le secteur de la téléphonie mobile. A cette occasion, j’ai vu évoluer les comportements des utilisateurs de smartphones. J’ai alors constaté que certains usages pouvaient nuire au bien-être et à la productivité des travailleurs, tentés de checker leurs e-mails le soir, le week-end et durant leurs congés. En janvier 2015, alors que le phénomène de la « détox digital » émergeait aux Etats-Unis, j’ai commencé, avec mon associé, à travailler sur un outil qui permettrait aux entreprises de mieux encadrer la connexion et la déconnexion.
Concrètement, que permet votre application ?
Calldoor permet d’accompagner les entreprises qui mettent en place une charte de déconnexion. Concrètement, il leur suffit d’installer notre application sur les téléphones qu’elles confient à leurs collaborateurs. Depuis un espace web, elles peuvent ensuite tout paramétrer, c’est-à-dire bloquer les fonctionnalités des téléphones professionnels sur certaines plages horaires, décider que leurs salariés peuvent émettre des SMS ou des appels mais ne pas en recevoir après 22 heures, limiter les appels à un type de numéro ou à un préfixe, notifier de l’information sur la nécessité de se déconnecter…
Cela suppose que les salariés n’utilisent que les téléphones de leur entreprise…
Cela fait écho à la tendance actuelle, qui est de limiter le phénomène du « Bring Your Own Device », essentiellement pour des questions de sécurité de données. Aujourd’hui, notre application, qui coûte entre 6 et 42 euros par an et par ligne téléphonique, est en test auprès de plusieurs clients dont des groupes du CAC 40. Ces derniers ont pris conscience des risques de l’hyperconnexion de leurs salariés : un important niveau de stress, une mauvaise qualité du sommeil, un épuisement professionnel … Autant de facteurs préjudiciables pour le salarié, mais aussi pour l’entreprise.
Aurélie Tachot