Tribune : Pourquoi un patron ne devrait jamais prendre de bonnes résolutions en début d’année ?, par Pascal Grémiaux
Le | Gestion des temps
Qui dit début d’année, dit souvent nouvelles résolutions… Pourtant, selon une étude conduite par le professeur Wiseman de l’université de d’Hertfordshire auprès de 3 000 volontaires, nous ne serions que 12 % à tenir nos engagements pris lors de la nouvelle année. Et dans ce domaine, les entrepreneurs n’échappent pas à la règle… Si l’intention reste louable, cette coutume n’est peut-être pas toujours adaptée au monde de l’entreprise. Explications
Comme le réveillon du 31 décembre n’est pas un passage obligé, la tradition des bonnes résolutions peut également être contournée dans le monde de l’entreprise. Sans vouloir jouer les donneurs de leçon, il peut en effet être intéressant de s’interroger : est-il vraiment opportun pour un patron de prendre des nouvelles résolutions en début d’année ? La stratégie de l’entreprise va-t-elle réellement évoluer entre le 31 décembre et le 1er janvier ? Force est de constater que c’est rarement le cas…
Dans la vie privée comme dans la sphère professionnelle, si les résolutions sont toujours empreintes de bonnes intentions, elles sont aussi la plupart du temps surévaluées. Arrêtons de surenchérir et de toujours vouloir en faire plus ! Mettons fin à cette course à l’hypercroissance et à l’hyperconsommation.
Fixer des objectifs toujours plus hauts, faire de belles promesses sans pouvoir les tenir, peut avoir un effet contreproductif sur une entreprise. Une résolution non tenue pourrait engendrer déceptions et frustrations chez les collaborateurs.
N’imitons pas les hommes politiques !
Un chef d’entreprise n’est pas en campagne. Inutile de faire un programme à l’image d’un homme politique et de multiplier les belles promesses qui ne pourront pas être tenues. Un dirigeant base la réussite de son entreprise sur des business plans, des plans d’actions et des KPI… et non sur des résolutions prises un soir de Nouvel an. Sans oublier qu’il est dans la nature humaine de se fixer des nouveaux objectifs et de nouveaux projets pour toujours aller de l’avant. Et cette tendance est encore plus vraie chez les chefs d’entreprise pour qui une remise en question perpétuelle est la garantie de réussite et de viabilité de leur business.
Viser le Bonheur National Brut (BNB)
Si un patron ne devait prendre en ce début d’année qu’une seule résolution, peut-être serait-elle de rester en adéquation avec les idées lancées et les actes réellement mis en œuvre afin d’atteindre une certaine sérénité. S’il est souvent facile d’avoir des idées lumineuses, encore faut-il savoir tenir compte de son environnement et de son entourage avant de les appliquer. Définir des objectifs irréalisables risque de vous faire perdre en crédibilité auprès de vos collaborateurs. Certes, l’objectif premier d’une entreprise est d’être productive et de gagner de l’argent, mais le Bonheur National Brut, tel qu’appliqué au Bhoutan, est plus que jamais aujourd’hui à prendre en considération. A quand l’indice de bonheur de ses salariés mesuré au sein des entreprises ? Un employé heureux n’est-il pas en effet plus productif ?
A propos de l’auteur : Pascal Grémiaux est le CEO d’Eurécia, éditeur de solutions de gestion RH et de développement des talents.
Pour aller plus loin : télécharger l’infographie sur les tendances RH 2017