Emploi par intérim : Manpower ne prévoit pas de déclic début 2021
Par Philippe Guerrier | Le | Intérim
Le Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour la France sur le 1er trimestre 2021 montre des indicateurs moribonds en raison de la crise Covid-19 persistante.
La reprise de l’emploi n’aura pas lieu début 2021. Car la crise Covid-19 sévit encore et limite les marges de manœuvre dans les perspectives de recours intensif à l’intérim.
Le Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le 1er trimestre 2021 révèle que les intentions d’embauches demeurent en baisse par rapport au quatrième trimestre 2021 et que les indicateurs sont mauvais par rapport à ce qui était escomptée début 2020.
Perspectives moribondes
Le Baromètre ManpowerGroup révèle que les intentions d’embauches demeurent en baisse par rapport au trimestre précédent.
A retenir : Prévision Nette d’Emploi
Pour établir son outil d’évaluation de cycle d’embauche, Manpower prend la « Prévision Nette d’Emploi » comme indicateur principal, qui est calculée en soustrayant au pourcentage d’entreprises anticipant une hausse de leurs effectifs le pourcentage d’entreprises anticipant une baisse.
Il s’agit donc d’un solde net - pouvant être positif ou négatif - de perspectives d’emploi, permettant d’évaluer l’appétence ou non au recrutement.
L’après-fête de fin d’année sera compliquée. Pour la période janvier-mars 2021, la Prévision Nette d’Emploi est préoccupante.
Elle s’affiche à 0 % en tenant compte des variations saisonnières, correspondant à une chute de 4 points par rapport au trimestre précédent (-13 point par rapport à la même période l’an passé).
Entre le premier trimestre 2020 et le premier trimestre 2021, la crise Covid-19 est passée par là et a balayé les perspectives réjouissantes en matière de dynamique favorable à l’emploi.
« Ce baromètre reflète les fortes incertitudes qui pèsent sur notre économie. Avant la deuxième vague de Covid-19, la Banque de France tablait sur une activité économique réduite de 8,7 % en 2020. Aujourd’hui, on anticipe une contraction plus grave, de 10 à 11 % du PIB sur l’année », déclare Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France.
Secteurs d’activité : les intentions d’embauches manquent à l’appel
Sous le prisme des activités professionnelles qui comptent dans l’intérim, les intentions d’embauche s’avèrent positives dans 3 secteurs parmi les 7 étudiés. Dans 2 secteurs, elles progressent même par rapport au trimestre précédent.
Parmi les points noirs figurent :
- le secteur de l’hôtellerie-restauration qui déprime le plus car il paie cher les ravages de la crise en raison des fermetures des établissements ou du ralentissement des affaires associés aux mesures de confinement et de distanciation sociale. La Prévision Nette d’Emploi est fortement négative (-15 %), en chute de -39 points sur un an. Ce secteur a perdu plus de 150 000 emplois depuis le début de la crise sanitaire.
- le solde dans le secteur de la construction demeure positif avec une Prévision Nette d’Emploi de +5 % mais la baisse est considérable par rapport au trimestre précédent (-8 points) et sur un an (-16 points).
Parmi les signes un brin encourageants, on observe :
- dans le secteur « Autres productions » (agriculture, forêt, chasse et pêche, production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau, industries extractives), la Prévision Nette d’Emploi atteint +5 %, soit une progression d’1 point en un trimestre, comme sur un an.
- le secteur manufacturier qui, malgré une prévision d’embauche nulle, remonte de 3 points en un trimestre (une perspective à pondérer en ayant perdu perdu 13 points en un an).
Signalons que les entreprises du secteur du commerce de gros et de détail avancent prudemment une perspective nette de +1 % et que, dans les activités financières et des services aux entreprises, la Prévision Nette d’Emploi se situe à -4 %.
Echelle d’entreprise : les plus grandes s’en sortent mieux
Par tailles d’entreprises, ce sont les organisations de large échelle tirent le niveau des perspectives d’appel à l’interim.
- les firmes (+ de 250 salariés) affichent des intentions d’embauche positives (+5 %), soit une progression de 2 points par rapport au trimestre précédent (mais - 20 points en un an) ;
- les sociétés de taille intermédiaire (50 à 249 salariés) se montrent le plus en retrait : - 2 % (-8 points par rapport au trimestre précédent, -19 points en un an) ;
- le péril avec la situation des petites sociétés (12 à 49 salariés) est moins accentuée avec un Prévision Nette d’emploi à un niveau zéro (-5 points par rapport au trimestre précédent, -13 points en un an).
Régions : l’Ile-de-France malmenée
Dans les cinq régions balayées par l’étude Manpower, trois affichent des intentions d’embauche positives :
- Centre-Est ;
- Sud ;
- Ouest.
La situation de l’Ile-de-France n’est guère réjouissante. La région enregistre la plus forte chute de sa Prévision Nette d’Emploi : -9 % (soit une chute de -8 points par rapport au trimestre précédent, -27 points en un an).
Baromètre ManpowerGroup : l’approche retenue
• Le Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le 1er trimestre 2021 a été élaboré à partir d’entretiens réalisés auprès d’un échantillon représentatif de 734 employeurs en France.
• Le Baromètre global a été réalisé dans 43 pays et territoires entre le 14 et le 27 octobre 2020, auprès de 37 717 employeurs issus d’entreprises privées et d’organismes publics.
• Toutes les personnes interrogées ont répondu à la même question : “Comment anticipez-vous l’évolution des effectifs de votre entreprise au cours du prochain trimestre, jusqu’à fin mars 2021 par rapport au trimestre actuel ?”.
Voir l’étude monde : ManpowerGroup Employment Outlook Survey Global (T1 2021)