Gestion des contrats en missions courtes : Badakan lève 5 millions d’euros
Par Philippe Guerrier | Le | Intérim
Sur fond de crise Covid-19, la start-up Badakan, qui exploite un binôme de solutions RH pour gérer l’offre et la demande de missions courtes, décroche un financement qui va faciliter son développement.
L’équipe de Badakan peut être soulagée. La start-up qui développe des solutions RH pour gérer les travailleurs en missions de courte durée (extras, saisonniers, intérimaires, etc.), a réalisé une levée de fonds de 5 millions d’euros auprès de OnePoint (entreprise de services numériques orientés tranformation digitale) et Bpifrance. C’est le deuxième tour de table réalisé après celui de 2017 (deux millions d’euros à l’époque).
Le financement va permettre à Badakan d’accélérer sur :
- les développements technologiques de ses produits ;
- le recrutement (marketing, commercial, développement…). Actuellement, l’équipe est composée d’une trentaine de collaborateurs. Elle devrait doubler de taille d’ici fin 2021.
Le projet de financement a survécu au pic de la crise Covid-19. « Tout était prêt pour finaliser la levée de fonds le 13 mars dernier mais nous avons levé le stylo en raison du contexte [ndlr : perspective de confinement]. Finalement, la signature est survenue dix jours après, sans qu’une virgule ait été changée », relate Bruno Calvo, CEO cofondateur de Badakan.
Un point a également rassuré les investisseurs qui suivent la société depuis sa création : la société technologique parisienne a atteint son point d’équilibre financier en septembre 2019.
De la difficulté de gérer les missions de courte durée
Fondée en 2016 par Bruno Calvo, Benjamin Leiba et Victor Penhoat, la start-up a développé l’application Badakan People pour aider les entreprises à trouver du personnel pour des missions courtes (100 000 missions effectuées en 2020, 15 000 intérimaires référencés) dans des secteurs en manque de ressources humaines comme la restauration ou la logistique.
Un segment de marché de l’intérim qui concerne potentiellement 1,2 million de travailleurs en France.
« De manière traditionnelle, sans parler de la crise Covid-19, nos clients historiques nous donnent comme retour que les contrats courts représentent 20 % de notre masse salariale mais 80 % de nos problèmes », évoque Bruno Calvo. « Mais, pour revenir au contexte actuel de déconfinement, les clients privilégient les contrats courts en raison du manque de visibilité sur leur business à moyen terme . »
Le potentiel de Badakan Power
Depuis le début de l’année, la start-up a ajouté une corde à son arc. Badakan Power qui permet aux entreprises clientes de gérer directement et intégralement ce type de contrats courts à partir d’une plateforme dans le cloud (mode SaaS) :
- sélection du profil ;
- édition du bulletin de paie ;
- staffing ;
- planning ;
- production des documents administratifs dématérialisés connexes.
Des premiers clients ont adopté Badakan Power comme Groupe Barrière, Groupe Carrefour et Accor. En l’état actuel, une cinquantaine d’établissements rattachés à quatre réseaux de sociétés exploitent la solution BtoB, basée sur un modèle d’abonnement (le tarif varie en fonction du volume de contrats gérés).
En termes d’objectif financier, Badakan compte parvenir à un chiffre d’affaires de 53 millions d’euros à l’horizon 2023. La start-up a réalisé un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros réalisés en 2019 et attend un niveau similaire pour cette année troublée par la crise Covid-19.
Elle escompte un développement important pour Badakan Power, qui devrait rapporter un million d’euros en CA rien que pour sa première année d’exploitation.