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Intérim : iziwork lève 5 millions d’euros

Le | Intérim

Seulement cinq mois après son lancement, iziwork clôture une levée de fonds d’un montant de 5 millions d’euros auprès du fonds international GFC Rocket Internet. Avec ce capital, la place de marché, qui rapproche les intérimaires des entreprises, entend multiplier ses investissements dans l’intelligence artificielle

Intérim : iziwork lève 5 millions d’euros - © D.R.
Intérim : iziwork lève 5 millions d’euros - © D.R.

Explications.

L’intérim intéresse beaucoup les investisseurs ! En juillet dernier, l’application mobile Bruce faisait parler d’elle en levant 5 millions d’euros auprès de Sofiouest et de Bpifrance. Cette semaine, c’est vers la place de marché iziwork que les regards se tournent. La start-up, qui cherche elle aussi à fluidifier le marché de l’intérim, réalise sa première levée de fonds, également d’un montant de 5 millions d’euros (dont 500 000 euros en dettes), auprès du fonds international GFC Rocket Internet. De là à conclure que le modèle des acteurs de l’intérim « traditionnels » est devenu obsolète, il n’y a qu’un pas que Mehdi Tahri n’hésite pas à franchir. « Pour le travailleur, l’intérim est un parcours du combattant. Il est noyé de formalités administratives, il doit se rendre à l’agence régulièrement pour se voir confier des missions, il doit parfois même déposer son relevé d’heures à l’agence après sa journée de travail…  Cela aboutit sur beaucoup d’attrition  », explique-t-il.

« De la justice dans l’intérim ! »

Pour simplifier ce « parcours du combattant », iziwork a créé une place de marché dédiée à l’intérim dont l’objectif est double : rapprocher l’offre et la demande et digitaliser les formalités administratives. Pour mener cette mission, la start-up « Tech » a plusieurs recettes : l’exploitation de datas, l’utilisation de l’intelligence artificielle et l’automatisation des tâches administratives. Son approche est largement tournée vers le respect du candidat intérimaire. «  Nous instaurons de la justice dans le processus de recrutement par intérim. Concrètement, cela signifie que nous donnons les meilleures missions aux meilleurs travailleurs, c’est-à-dire à ceux qui sont les plus ponctuels, fiables, performants…, quel que soit leur niveau de qualification  », précise-t-il. Ces critères sont à la fois mesurés par les algorithmes d’iziwork mais aussi par le feedback que les entreprises donnent sur chaque intérimaire rencontré. Côté entreprises, l’argument qu’avance iziwork est évidemment celui du coût. Avec un coefficient démarrant à 1,6 fois le salaire brut de base de l’intérimaire (contre plus de 2 fois en moyenne sur le marché), la start-up revendique des tarifs « 30 % moins chers que ceux des acteurs traditionnels de l’intérim ».

La priorité : investir dans la R&D

Avec cette première levée de fonds de 5 millions d’euros, iziwork prévoit de renforcer ses équipes. D’ici la fin de l’année 2018, son effectif passera de 35 à 65 collaborateurs, dont une majorité d’ingénieurs. Le capital récolté lors de ce tour de table sera également injecté dans la recherche et développement. « Nos investissements dans l’intelligence artificielle vont nous permettre d’améliorer l’efficacité de la mise en relation entre l’offre et la demande. Grâce à elle, nous proposerons des missions plus pertinentes aux 2,5 millions de travailleurs temporaires français. Nous pourrons également leur suggérer des parcours de formation afin qu’ils progressent dans leur carrière  », confie Mehdi Tahri, qui travaille déjà avec Conforama, Sandro… Des partenariats avec des organismes de formation spécialisés dans l’e-learning pourraient d’ailleurs être tissés ces prochains mois.

Aurélie Tachot