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Les jeunes diplômés savent prendre du recul avec les outils digitaux

Par Philippe Guerrier | Le

Selon une étude iCIMS, les diplômés de la génération Z (18-24 ans) ont des attentes spécifiques sur les modes de travail à distance et les canaux de recrutements.

Etude iCIMS : ce que veulent les jeunes diplômés - édition 2021 - © D.R.
Etude iCIMS : ce que veulent les jeunes diplômés - édition 2021 - © D.R.

Comment attirer les jeunes diplômés dans les entreprises ? iCIMS, éditeur de solutions dans le cloud qui ont vocation à faciliter le recrutement des meilleurs éléments, dévoile l’édition 2021 de son étude traditionnelle réalisée à un niveau international (Etats-Unis, Royaume-Uni, France).

Cette année, les principaux enseignements sont à décrypter sous l’angle de l’empreinte laissée par la crise Covid-19. Celle-ci semble avoir modifié leurs aspirations et leurs priorités.

C’est une problématique sérieuse pour les entreprises qui recrutent des jeunes diplômés. Elles doivent discerner les nouvelles attentes des candidats. A la lecture de l’étude annuelle menée par iCIMS auprès des étudiants prêts à entrer sur le marché du travail, 90 % des répondants déclarent préférer les entretiens d’embauches de visu plutôt que les sessions virtuelles.

A la recherche d’une dose modérée de télétravail

Est-il nécessaire d’accélérer la mise en place d’une organisation de travail hybride (mi-présentiel, mi-distanciel) ? Il faut trouver la bonne dose. Selon l’étude iCIMS,

  • 64 % des jeunes diplômés « souhaitent principalement travailler dans un bureau plusieurs jours par semaines » ;
  • 34 % évoquent plutôt « une pratique occasionnelle » du travail au bureau ;
  • 2 % prônent un recours au télétravail à 100 %.

L’attractivité du bureau se montre aussi à travers la volonté des jeunes diplômés de développer du réseau en multipliant les rencontres de visu.

Etude iCIMS : les relations au bureau demeurent essentielles - © D.R.
Etude iCIMS : les relations au bureau demeurent essentielles - © D.R.

Le télétravail est loin d’être la panacée pour les jeunes diplômés. 33 % assurent ne pas disposer d’un espace de travail réservé à cet effet à leur domicile et 58 % déclarent ne pas disposer de tout le matériel nécessaire.

Le recrutement de visu a de beaux jours malgré le digital

80 % des jeunes diplômés se montrent convaincus qu’ils se présentent mieux en face à face direct avec un employeur potentiel. Les techniques de recrutement par des réseaux sociaux nouvelle génération comme Instagram, Snapchat ou TikTok ne semblent pas vraiment appréciées, selon l’étude iCIMS.

L’usage du SMS semble plus apprécié : 88 % des jeunes diplômés se montrent d’accord pour communiquer par ce canal avec un recruteur.

Autre point spécifique : les femmes de la génération Z postuleraient moins. En 2021, 49 % des candidatures provenaient de femmes, contre 54 % l’an passé. « L’augmentation des candidatures des hommes de la génération z est 5 fois plus importante que chez les femmes de cette génération », analyse iCIMS à travers son étude.

En termes de sources de recherche, l’étude souligne le réflexe d’utiliser Indeed ou LinkedIn comme des carrefours digitaux pour trouver des jeunes recrues et note « un léger décalage » par rapport aux usages des jeunes diplômés.

Etude iCIMS : les principales sources pour la recherche d’emploi - © D.R.
Etude iCIMS : les principales sources pour la recherche d’emploi - © D.R.

Les 18-24 ans prennent aussi plus de temps sur les sites carrières des entreprises que leurs aînés (25 ans et plus). Plus globalement, ils consacrent 24 % de temps supplémentaire à effectuer leurs recherche en ligne pour trouver un job.

Les recruteurs plébiscitent la visio

Pour l’éditeur américain iCIMS qui a acquis fin 2020 la société technologique française Easyrecrue spécialisée dans le recrutement vidéo, c’est une perspective intéressante qui ressort de l’étude. Au cours des 12 prochains mois, 97 % des recruteurs comptent s’appuyer sur la vidéo pour faciliter leur tâche de prospection et de suivi des parcours des candidats dont :

  • 44 % sur les sites carrières ;
  • 55 % pour les entretiens ;
  • 46 % pour l’onboarding.

D’autres recruteurs privilégient les outils digitaux pour la planification des tâches (58 %), l’automatisation d’envois d’e-mails (41 %) et participer à des salons virtuels pour l’emploi (39 %).

« Dans ce contexte de pandémie, les entretiens vidéo sont devenus indispensables pour les recruteurs, et il n’y aura pas de retour en arrière sur ce point », évoque iCIMS.

Méthodologie

L’étude iCIMS a été réalisée par l’Institut Wakefield entre le 9 et le 23 avril 2021, auprès de 500 professionnels des ressources humaines ou du recrutement et de 500 jeunes diplômés aux Etats-Unis, 250 au Royaume-Uni, et 250 en France. Les participants ont reçu un email d’invitation et une enquête en ligne.
« Pour la réalisation du rapport d’étude, les données recueillies aux États-Unis ont été pondérées de façon à garantir que les échantillons puissent être comparés aux données recueillies en 2020 », indique iCIMS.