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Laurent Potel, Comet : « Le freelancing devient une commodité pour les DRH »


Comet, plateforme de mises en relation entre les freelancers de l’IT et les entreprises, lève 10 millions d’euros. Simultanément, un nouveau P-DG prend ses marques : Laurent Potel.

Laurent Potel, CEO de Comet : les ambitions de la plateforme de freelancing IT qui lève 10 millions - © D.R.
Laurent Potel, CEO de Comet : les ambitions de la plateforme de freelancing IT qui lève 10 millions - © D.R.

Dans quel contexte avez-vous pris la direction opérationnelle de Comet ?

Je connais bien la société Comet, en tant qu’investisseur depuis 2016 et membre du board depuis 2017. Parallèlement, depuis 2014, je développais une start-up Reezocar (plateforme d’intermédiation pour l’achat d’automobiles d’occasion en Europe) acquise par Société Générale en 2020. Il y a un an, j’ai quitté mes fonctions chez Reezocar.

J’ai pris la fonction de P-DG de Comet pour entamer une nouvelle séquence et disposer d’une vision claire avec des objectifs.

Nous venons d’effectuer une levée de fonds 10 millions d’euros auprès d’un pool de fonds d’investissement : Daphni, Otium Capital, FJ Labs et Kima Ventures (déjà présents dans le capital) et Founders Future et Tomcat (nouveaux investisseurs). Ce montant d’investissement en equity sera complété par de la dette.

Nous réalisons actuellement un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. L’objectif est d’atteindre la barre des 200 millions d’ici 3 ou 4 ans :

  • en développant les services pour les freelances et nos entreprises clientes (Plus de 60 entreprises du CAC40 et/ou SBF120),
  • en renforçant nos équipes entre nos pôles à Paris, Lille, Nantes et Lyon. L’effectif actuel est de 50 personnes et nous comptons en recruter 30 supplémentaires dans le courant de l’année aux profils sales, marketing et tech.

Sur le périmètre géographique, nous restons concentrés sur un développement entre la France et le Benelux.

Comment évolue l’offre de Comet côté freelancers et côté entreprise ?

  • Nous sommes déjà bien identifiés par les freelancers au regard de notre historique sur le marché.
    • Nous voulons leur offrir le meilleur service grâce à des outils digitaux mis à leur disposition, notre réseau d’agences physiques et notre Freelancer Agency qui est à la fois un service d’accompagnement et de coach pour le suivi de leurs dossiers administratifs, de leurs missions professionnelles mais aussi l’évolution de carrières. Nous avons une dizaine d’agents Freelancer dans ce sens.
    • Notre sujet n’est pas de développer une plateforme 100 % digitale pour interconnecter les freelancers et les entreprises. Nous privilégions les échanges humains.
    • En guise de taux de référence, nous appliquons des frais de service de 5 % du TJM sur les missions réalisées par les freelancers via Comet.
  • Côté entreprises, nous proposons un suivi avec des account managers en contact des clients pour identifier les meilleurs talents sur notre plateforme pour accompagner leurs projets en interne.

Parmi les profils de décisionnaires, le DRH devient-il un profil d’interlocuteur naturel de Comet ?

Nous avons de plus en plus de contacts avec eux car le freelancing devient une commodité. Ils veulent s’assurer de collaborer avec les meilleurs talents externes du secteur de l’industrie pour avancer sur les projets de développement en interne.

Comment avancez-vous sur les développements technologiques liés avec l’IA au sein de Comet ?

Nous exploitons l’IA pour nos fonctionnalités de matching pour notre place de marché qui réunit les freelancers d’un côté et les entreprises de l’autre. En interne, nous développons des capacités nouvelles qui embarquent des LLM avec des perspectives de mise en production.

Avec le recul dont vous disposez sur le marché du freelancing, comment évolue ce segment en France ?

Le segment de marché des plateformes d’intermédiation dans la verticale du freelancing IT sur lequel nous évoluons est évalué à un milliard d’euros en France. Nous nous orientons sur un marché de 10 milliards d’euros à moyen terme avec des concurrents comme Malt pour une partie de leurs services.

Le freelancing prend ses marques dans le Future of Work. Les talents ont le choix de leur mode de collaboration : salarié ou freelance.

Les barrières à l’entrée pour créer un statut de freelance sont devenus très basses maintenant. Le développement du portage salarial permet d’avoir un entre-deux dans les statuts.

Il y a 10 ans, le freelancer était perçu comme une curiosité. Aujourd’hui, c’est devenu une normalité.

Cela a commencé par le secteur de la tech mais on voit que cela s’étend au monde de l’entreprise : achat, marketing, fonctions métier ou support dont des fonctions RH et finance.