« 30 % du CAC 40 a déjà fait appel à notre plateforme de freelances » V. Huguet, Hopwork
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Tandis que le nombre de freelances a doublé en 10 ans en France, les plateformes spécialisées se sont elles aussi multipliées : Viadeo Freelance, Humaniance, Freelance.com Twago, Codeur.com, etc. Créée en 2013, Hopwork semble tirer son épingle du jeu, notamment auprès des grandes entreprises, grâce à une approche innovante de la mise en relation
Interview de son fondateur, Vincent Huguet.
Qu’est-ce qui différencie Hopwork des autres sites de freelances ?
Les autres plateformes ont une démarche offshore, basée sur le modèle du job-board : l’entreprise qui a besoin ponctuellement d’un développeur publie une annonce pour son projet, puis reçoit des centaines de candidatures de freelances - souvent basés en Asie - qu’elle doit prendre le temps de trier. Cette approche ne répond pas aux attentes des entreprises, qui cherchent plutôt des ressources localement et dans des délais très courts. Hopwork inverse ce mode de fonctionnement : le client fait lui-même sa recherche de freelances. Il consulte les profils, les recommandations et les tarifs de nos membres. En moyenne, il contacte 3.5 freelances pour une mission. 2000 nouveaux freelances s’inscrivent chaque mois sur Hopwork ; nous avons dépassé la barre des 20 000 freelances en avril.
Etes-vous une alternative à l’intérim ?
Non ; nos membres sont principalement issus des métiers du digital. Hopwork est en revanche une alternative aux SSII qui font de la délégation de personnel. Un tiers de nos inscrits a un profil développeur, un tiers vient des métiers de l’image - graphisme, video, photo, illustration, etc ; -, et un tiers est issu des métiers de la communication, du marketing et de la rédaction. La durée moyenne d’une mission sur Hopwork est de 15 jours, mais l’écart type est très grand entre les missions très courtes et celles qui durent plusieurs mois.
Quels types de clients ciblez-vous ?
Aussi bien les PME que les grands comptes. 30 % des entreprises du CAC 40 ont déjà fait appel à nous ; c’est le cas d’Axa ou de Carrefour, par exemple. Au total, 10 000 clients ont utilisé la plateforme. Pour les grands groupes nous sommes une alternative aux prestataires traditionnels, qui coûtent plus cher et ne laissent pas le choix du consultant. Nous apportons également une solution aux problématiques du délit de marchandage car notre système est totalement direct et transparent. Avec Hopwork, les entreprises n’ont plus qu’un seul point de contact pour travailler avec 20 000 freelances. C’était très compliqué auparavant.
Qu’est ce qui empêche vos clients de collaborer avec un freelance en direct ?
Rien. Mais les entreprises préfèrent passer par Hopwork pour éviter la galère administrative. Elles ont un dashboard avec un aperçu de toutes les missions et de toutes les factures. Tout le monde bénéficie d’une assurance Axa. Pour être payé, le freelance doit uploader ses documents Urssaf ou son Kbis pour prouver qu’il est en règle. Les entreprises sont certaines d’être dans le respect de la conformité. Le freelance y voit aussi un intérêt car il est sûr d’être payé rapidement - sous 24 à 48h fin de mission, y compris avec les grands comptes. Plus il multiplie les projets avec Hopwork, plus son profil est mis en avant.
Quel est votre modèle économique ?
Nous nous apparentons à un agent de freelances. Nous prenons 10 % sur les factures de nos membres. Cette commission est vouée à évoluer vers un système dégressif. Côté entreprise, la plateforme va s’enrichir de nouvelles fonctionnalités dans les mois à venir, avec un outil optimisé pour les services achats et RH en termes de reporting et de contrôle. Depuis notre lancement, nous avons levé 2 millions d’euros au total, d’abord auprès de business angels, puis auprès d’Isai, le fonds d’investissement de Blablacar. Notre chiffre d’affaires augmente de 15 % tous les mois. Nous envisageons prochainement de nous développer dans d’autres pays européens.
Propos recueillis par Gaëlle Fillion