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« En 2016, nous lancerons un incubateur de start-up RH », Jérôme Armbruster, RegionsJob

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RegionsJob n’en finit pas de grossir. En 2015, le jobboard, qui a convaincu 1500 nouveaux clients, a vu son chiffre d’affaires augmenter de 10 %. Un succès dû à une embellie sur le marché de l’emploi mais aussi à ses investissements en matière de Big Data. Fort d’un vivier de 3,5 millions de candidats, le site souhaite désormais mettre son expertise au profit des jeunes pousses, comme l’explique Jérôme Armbruster, Directeur général

« En 2016, nous lancerons un incubateur de start-up RH », Jérôme Armbruster, RegionsJob - © D.R.
« En 2016, nous lancerons un incubateur de start-up RH », Jérôme Armbruster, RegionsJob - © D.R.

Comment s’est déroulée l’année 2015 pour RegionsJob ?

Elle a été au-delà de nos espérances ! Nous devons notre progression à l’activité économique des entreprises, qui a connu une nette reprise, notamment au cours du second semestre, où leur dynamique de recrutement a été forte. Sur cette période, nous avons enregistré une hausse de 20 % du nombre de postes à pourvoir par rapport à 2014. En 2015, nous avons également récolté les fruits du lancement de la nouvelle version du site RegionsJob et de ses déclinaisons régionales. Nous avons enregistré des records de candidatures : environ 500 000 ont été générées chaque mois.

Comment a évolué l’audience du site ?

Notre audience a progressé de 15 %. L’audience mobile enregistrée sur notre site et nos applications représente, à elle seule, plus de 2 millions de visites par mois. Soit 20 % de plus par rapport à 2014. La principale nouveauté, c’est que nous voyons apparaître une rupture dans les usages des candidats, qui sont plus enclins à postuler depuis leurs mobiles. Le nombre de candidatures générées à partir de ces terminaux a progressé de 110 % en l’espace d’un an. C’est la raison pour laquelle nous lancerons, fin janvier, une nouvelle application mobile qui facilite l’acte de candidature.

Depuis quelques mois, le Big Data est au cœur de vos préoccupations. Comment cette approche se traduit-elle ?

La data nous permet d’optimiser la mise en relation entre les candidats et les recruteurs. Grâce à notre plateforme technique, nous connaissons désormais le profil et les aspirations de notre vivier de 3,5 millions de candidats. Peu à peu, nous passons d’une approche « one-to-many », qui consistait à envoyer tous types d’offres à tous types de candidats, à une approche « one-to-few ». La prochaine étape est le « one-to-one » : envoyer, de manière ciblée, telle offre, émise par telle typologie d’entreprise, à tel candidat. Elle permettra aux recruteurs de recevoir des candidatures plus qualifiées.

Votre concurrent Le Bon Coin s’apprête à monétiser la diffusion de ses offres d’emploi. Quel regard portez-vous sur cette évolution ?

Je ne souhaite pas commenter les choix de nos concurrents. Ce que je peux dire, c’est que je trouve positif le fait que cet acteur mette un prix face à une offre de services qui se destine aux entreprises. Cette nouvelle n’a rien de surprenant : elle illustre juste une tendance de fonds selon laquelle les sites disposant d’un volume d’offres conséquent ne peuvent pas innover en maintenant un modèle gratuit. Quoi qu’il en soit, Le Bon Coin n’est pas un concurrent frontal à RegionsJob. Nous partageons, certes, une approche locale mais nous ne nous adressons pas du tout aux mêmes cibles.

Ces dernières années, vous avez mené une stratégie de diversification en vous tournant vers la multidiffusion d’offres (Talentplug), les cadres (Cadreo), la formation (MaFormation.fr)… Allez-vous continuer sur cette lancée en 2016 ?

Il s’agit davantage d’une stratégie de développement que de diversification. En 2016, notre objectif est surtout de toucher de nouvelles cibles. Depuis quelques semaines, le Blog du Modérateur, qui atteint des records d’audience, avec des pics à 800 000 visites par mois, dispose d’une rubrique dédiée aux offres d’emploi pour les métiers du web et du marketing connecté. Nous permettons donc aux recruteurs de bénéficier de cette forte audience d’actifs, qui sont de potentiels candidats. Cette année, le concept de Battle Dev devrait également être revu pour toucher davantage d’entreprises.

Quels sont vos autres projets pour 2016 ?

L’an dernier, nous avons aidé 250 start-up à se développer, en leur proposant, pendant leurs trois premières années, de bénéficier de l’ensemble de nos services gratuitement. Cette année, nous souhaitons franchir un nouveau cap en lançant un incubateur de start-up RH, dont l’objectif sera d’épauler, notamment au travers de notre réseau de contacts, des sociétés de la sphère du recrutement. Cette approche n’a pas été initiée dans l’optique d’effectuer de futurs rachats. Toutefois, nous n’excluons pas cette possibilité si des opportunités intéressantes se présentent. 

Aurélie Tachot