« Grâce à notre levée de fonds de 15 millions d’euros, nous dupliquons notre plateforme à l’international », Adrien Ledoux, JobTeaser

Pourquoi avez-vous levé des fonds ?

Maintenant que nous avons trouvé une stabilité en France, nous souhaitons nous concentrer sur le potentiel de développement de JobTeaser à l’international. Nous avons donc réalisé un tour de table afin de dupliquer notre plateforme de recrutement à l’étranger. Pour leur expérience internationale et la notoriété de leur marque, nous avons choisi d’avancer avec trois investisseurs : Alven Capital, Idinvest Partners et Korelya Capital, le fonds d’investissement de Fleur Pellerin. Ils nous ont octroyé 15 millions d’euros : une somme légèrement supérieure à ce que nous attendions.

Le modèle de votre plateforme semble avoir plu à vos investisseurs….

Oui, c’est un modèle biface que nous avons adopté dès 2013 : il consiste à équiper gratuitement un premier marché et à monétiser une offre sur un second. Concrètement, cela signifie que nous outillons gratuitement les écoles et les universités avec notre plateforme, qui est disponible en marque blanche. En parallèle, nous vendons aux entreprises la possibilité d’y diffuser leurs offres d’emploi et d’y valoriser leur marque employeur. C’est un modèle rentable que nous avons éprouvé en France, où nous dénombrons 200 écoles partenaires et 1000 entreprises clientes, dont 80 % du CAC 40.

Avec quels autres arguments les avez-vous convaincu ?

Ce qui leur a également plu, c’est que nous n’avons pas attendu cette levée de fonds pour amorcer notre développement international. Trente écoles et universités sont d’ores et déjà équipées de notre plateforme en dehors de la France, notamment en Allemagne, en Espagne et au Pays-Bas. En anticipant ce sujet, nous avons confirmé notre volonté d’être le leader du recrutement des jeunes talents en Europe. Fleur Pellerin a, par exemple, apprécié qu’on favorise la mobilité des étudiants. Et, donc, qu’on soit un acteur de la construction européenne !

Comment ce capital va-t-il être réinvesti ?

Il va être investi dans le recrutement : une centaine d’embauche sera réalisée d’ici 2019. Puis, nous allons actionner deux leviers : la vente et la R&D. Côté commercial, nous prévoyons de tripler notre volume de clients en France et de poursuivre notre développement en Allemagne, au Benelux, au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie. Nous allons commencer par équiper les écoles. Puis, entre six mois et un an après, lorsque notre réseau sera suffisant, nous démarcherons les recruteurs. Côté R&D, nous allons développer de nouveaux produits en lien avec nos datas.

Quelles fonctionnalités verront, par exemple, le jour ?

Depuis notre lancement, notre mission est de faciliter l’insertion professionnelle des étudiants et des jeunes diplômés. Nous avons donc accumulé beaucoup de datas sur ce sujet. Nos prochaines fonctionnalités s’appuieront sur ces données : elles donneront aux écoles et aux universités des informations sur les compétences, les métiers et les profils que les entreprises recherchent le plus. Cela les aidera notamment à adapter leurs programmes pédagogiques aux besoins du marché. Côté entreprises, les nouvelles fonctionnalités seront dévoilées ces prochains mois.

Votre stratégie de développement passera-t-elle par des acquisitions ?

Oui ! Pour gagner du temps dans notre développement à l’international, où nous souhaitons générer la moitié de nos revenus d’ici 2020, nous envisageons d’acquérir des acteurs locaux ayant un positionnement proche du nôtre et, surtout, ayant un solide réseau de partenaires parmi les écoles. Notre particularité, c’est que nous avons une longueur d’avance : nous sommes le seul acteur ayant une dimension européenne. C’est la raison pour laquelle nous accompagnons Amazon, qui souhaite disposer d’une plateforme unique pour recruter des jeunes à l’échelle européenne.

Aurélie Tachot