JobiJoba s’attaque au marché des collectivités avec une solution en marque blanche
Le | Site emploi spécialisé
L’agrégateur vient de lancer une offre clé-en-main destinée aux mairies. Objectif : répondre au besoin des entreprises et des administrés qui cherchent un emploi en centralisant sur une même plateforme toutes les annonces à pourvoir localement. Le projet pilote vient d’être déployé à Pessac
10 000 annonces d’emploi à Pessac et ses environs
C’est dans sa ville d’origine que Jobijoba a choisi de tester sa dernière innovation. Le coup d’envoi du site emploi.pessac.fr a été donné début mai par le Maire de cette commune de 60 000 habitants située en périphérie de Bordeaux et par Thomas Allaire, le Président de la start-up pessacaise désormais présente dans 11 pays. « Beaucoup de demandeurs d’emploi et d’entreprises se tournent vers leur mairie pour chercher un travail ou pourvoir un poste. Pessac considère que 70 % des sollicitations de ses habitants ont trait à la question de l’emploi » explique Thomas Allaire. Comme sur le méta-moteur, l’internaute accède ainsi aux offres issues des 400 jobboards partenaires. « Certaines collectivités ont essayé de lancer des projets de manière autonome, mais elles se retrouvent souvent avec très peu d’annonces. Notre solution est alimentée par toutes les offres déjà disponibles en ligne, y compris celles des acteurs publics » observe le dirigeant. Les entreprises peuvent quant à elles poster directement leurs offres d’emploi sur la plateforme locale ; leurs annonces sont ensuite automatiquement basculées sur Pole-emploi.fr, dont Jobijoba est le partenaire technique.
2 centimes par mois et par habitant
« Nous avons contacté 400 collectivités : quasiment aucune dit ne pas être intéressée. Notre objectif est d’ouvrir une centaine d’espaces emploi d’ici la fin de l’année » estime Thomas Allaire. Reste que la question de l’emploi est éminemment politique au niveau local ; la mise en place de tels chantiers, aussi simples soient-ils sur le papier, prendra sans doute un peu de temps. Une ville de 10 000 habitants payera un abonnement mensuel de 200 euros pour bénéficier du service qui comprend la plateforme web, un back office permettant d’accéder à des statistiques, l’hébergement et la supervision. Soit 4500 euros par mois pour une ville comme Lille par exemple. Mais l’intérêt pour Jobijoba va au-delà de ce nouveau marché. Tandis que l’agrégateur se rémunère principalement grâce aux leads qu’il apporte à ses clients -les Monster, Cadremploi et consorts, cette nouvelle offre publique pourrait lui permettre de viser une nouvelle cible d’internautes sans être à la botte de Google, qui pénalise les agrégateurs dans ses résultats de recherche. « Notre produit n° 1 reste notre site grand public. Notre stratégie consiste à nous déployer pour aller chercher de nouveaux internautes partout où ils peuvent être intéressés par la question de l’emploi » confirme Thomas Allaire. Jobijoba revendique 2 à 2,5 millions de visiteurs uniques par mois sur son site français.
Gaëlle Fillion