Mitch surfe sur la vague des applications de recrutement
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C’était une occasion rêvée ! Pour la sortie du film « Baywatch : Alerte à Malibu », l’application de recrutement Mitch, du nom du sauveteur Mitch Buchannon, a lancé une vaste campagne de communication dans le métro parisien. Au-delà de faire le buzz, la start-up a capitalisé sur ce plan média pour rappeler son positionnement, qui a fortement évolué depuis un an
Il y a un an, un nouvel acteur débarquait dans la nébuleuse des applications mobiles dédiées à l’emploi : Mitch, du nom du sauveteur qui secourait les nageurs - et surtout les nageuses - sur les plages de Malibu dans les années 90. Grâce à un marketing bien senti - et à une énorme campagne d’affichage dans le métro parisien dès son lancement - l’application a vite fait parler d’elle. Résultat : elle s’adresse aujourd’hui à plus de 20 000 candidats non-cadres (200 nouveaux s’inscrivent chaque jour) et 750 recruteurs en Ile-de-France. Si Mitch est aussi plébiscitée, c’est qu’elle a su s’ouvrir à d’autres secteurs d’activités. ʺInitialement, nous étions positionnés sur la filière de la restauration. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : nos concurrents ont pris le relai. Nous nous adressons plutôt au tertiaire et au bâtimentʺ, explique Adeline Lavolée, co-fondatrice de Mitch. Le deuxième pivot de la société concerne sa typologie de clients. Si, auparavant, la start-up ciblait surtout les PME devant recruter ponctuellement en urgence, elle vise désormais aussi les grands groupes, non pas via son application mobile, mais via un dashboard qui se plugge aux logiciels de recrutement des entreprises et qui permet aux RH (et aux agences d’intérim) de diffuser des offres, de gérer des candidatures, le tout en volume. Naturellement, la nature des contrats de travail a, elle aussi, changé. ʺNous proposons désormais davantage de CDI que d’offres de missionsʺ, confirme-t-elle.
Bientôt à Lyon et Marseille !
Malgré ces évolutions, l’ADN de Mitch est resté le même : ʺpermettre aux entreprises de renouveler leur sourcing avec des profils sans CV ni lettre de motivation, traditionnellement absents des réseaux sociaux et des jobboardsʺ, rappelle Adeline Lavolée. C’est aussi ce qui fait le succès de l’application côté candidats. Sur Mitch, il n’y a pas de formulaire de présentation classique. ʺNous les questionnons davantage sur leurs passions, leur personnalité, leurs loisirs. C’est leur savoir-être qui nous intéresseʺ, précise la co-fondatrice. Les futurs projets de la start-up s’inscrivent donc dans cette optique. Ces prochains mois, Mitch veut se pencher sur le potentiel des candidats et les aider à se concentrer sur ʺce qu’ils veulent faire dans le futur, non ce qu’ils ont fait dans le passéʺ, explique-t-elle. Avec cette approche, qui pourrait prendre la forme d’un test ou d’un questionnaire intégré dans l’application, la jeune pousse espère attirer des profils en reconversion, en reclassement… Côté recruteurs, les fiches de postes devraient, elles aussi, faire l’objet de plusieurs améliorations. La notion de passion devrait notamment faire son apparition dans les critères de recherche. Alors que ses concurrents - à l’instar de CornerJob - font évoluer leur outil vers la gestion des contrats de travail, notons que Mitch, qui s’apprête à conquérir Lyon et Marseille, reste sur son cœur de métier : le sourcing et l’intermédiation. Le recrutement d’un CTO, espéré en septembre, changera-t-il la donne ?
Aurélie Tachot