« Nous avons connu une croissance très rapide à travers le monde », James Bennett
Le | Site emploi spécialisé
Le site d’offres d’emploi eFinancialCareers, spécialisé dans les secteurs de la banque et de la finance, fête, en France, son dixième anniversaire. Malgré la conjoncture économique qui a fragilisé son cœur d’activité, la plateforme a réussi à s’imposer dans le paysage concurrentiel du recrutement
James Bennett, directeur général d’eFinancialCareers, dresse un bilan optimiste.
Quel impact a eu la crise des subprimes sur votre site ?
La crise financière a eu un impact significatif sur eFinancialCareers, mais aussi sur le comportement des candidats, moins enclins à changer de poste. En 2007, durant les six mois qui ont suivis la crise, le secteur s’est immobilisé et le nombre d’offres d’emploi diffusées sur notre site s’est globalement réduit de moitié. En 2010, nous avons toutefois réussi à redresser la barre. Comme le marché de l’emploi était ensuite en tension et qu’il y avait beaucoup de candidats pour un nombre d’opportunités limité, nous avons concentré nos efforts sur la valeur ajoutée de nos services.
Maintenant que la tempête semble passée, souhaitez-vous accélérer davantage votre développement à l’international ?
Entre 2003 et 2008, nous avons connu une croissance très rapide à travers le monde, ce qui nous a permis d’apprendre à nous adapter à chaque nouvelle situation. Grâce à cet état d’esprit, eFinancialCareers est aujourd’hui présent sur 19 marchés en Europe, aux Etats-Unis, en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient et enregistre une audience mensuelle mondiale de 1,3 million de professionnels de la finance. Puisque notre activité s’est développée en Chine, notre site sera disponible en mandarin dès l’année prochaine. Nous avons en effet toujours pour volonté de nous déployer davantage à l’international, notamment en Amérique du Sud et en Inde, où nous sommes actuellement peu implantés.
Quel est le poids du marché français par rapport aux autres ?
Entre janvier et juin 2013, eFinancialCareers a généré un chiffre d’affaires global de 17,3 millions de dollars. La France est notre second marché en Europe, derrière le Royaume-Uni, et notre cinquième dans le monde, après les Etats-Unis, Singapour et Hong-Kong. L’Hexagone est également le second marché sur lequel eFinancialCareers a été lancé, puisqu’en 2002, nous disposions déjà d’employés qui avaient une bonne connaissance du marché français. Ce qui caractérise le marché hexagonal des autres c’est qu’il a désormais connu autant d’années de crise que d’après crise.
Un nombre croissant de recrutement s’effectue via les réseaux sociaux professionnels. Ces outils constituent-ils une menace pour votre jobboard ?
LinkedIn, Viadeo et Xing sont en effet des concurrents de taille, même si nous évoluons sur des marchés différents. J’ai la conviction que les sites spécialisés comme eFinancialCareers peuvent apporter aux candidats et aux entreprises, des informations et des conseils qu’ils ne trouveront pas sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, une entreprise qui a aujourd’hui une opération de recrutement d’envergure ne peut pas, faute de temps, utiliser uniquement ces outils pour diffuser ses offres. Les réseaux sociaux sont plutôt utilisés en phase finale de recrutement, lorsque des candidats ont déjà été identifiés.
Quels projets allez-vous mener ces prochaines années ?
En 2014, nous allons améliorer notre moteur de recherche et notre outil de matching afin que les 1300 entreprises qui utilisent nos services puissent sourcer plus facilement les candidats qui correspondent à leurs critères de sélection. Trouver un profil en phase avec ses besoins est l’un des principaux enjeux des recruteurs actuellement et nous souhaitons les aider à relever ce défi. Ces nouveaux outils vont également nous permettre d’exploiter des informations sur les comportements des candidats : les offres qu’ils consultent, les périodes où ils arrêtent leurs recherches… Quant au groupe Dice Holdings, qui est propriétaire d’eFinancialCareers, il projette toujours de lancer de nouveaux sites d’offres emploi spécialisés. Toutefois, il est difficile d’identifier des secteurs d’activités pour lesquels il aurait un bénéfice à apporter ses services.
Propos recueillis par Aurélie Tachot