Formation aux métiers du numérique : FINEDUC IONIS GROUPE reprend SUPINFO sous certaines conditions
Par Philippe Guerrier | Le | Organisme de formation
Le tribunal de commerce de Paris a déterminé le repreneur des activités EDUCINVEST/SUPINFO en France. Un dossier qui a suscité des convoitises.
Malgré la pause estivale, ça bouge dans les campus dédiés aux métiers du numérique. La procédure collective dont fait l’objet EDUCINVEST/SUPINFO depuis le 30 juin suscite une attention particulière d’acteurs spécialisés dans ce domaine. Pourquoi cette soudaine escalade d’intérêt ?
Sur fond de difficultés financières de EDUCINVEST, la société d’origine belge exploite un réseau d’établissements d’enseignement privé spécialisés dans les formations informatiques sous la marque commerciale SUPINFO et détient une vingtaine de campus rien qu’en France (du moins à en croire son site Web).
Ces troubles dans la gestion des activités suscitent des préoccupations légitimes au sein de la communauté estudiantine du réseau SUPINFO. Certains craignent de perdre l’argent avancé à SUPINFO pour poursuivre leurs études.
Difficile d’avoir une idée globale de l’état du réseau SUPINFO mais, progressivement, les zones d’ombre se lèvent.
SUPINFO repris par FINEDUC IONIS GROUPE : les premiers éléments
Une étape majeure vient d’être franchie par l’intermédiaire du tribunal de commerce de Paris.Un jugement du 6 août attribue à FINEDUC IONIS GROUPE la reprise des activités EDUCINVEST/SUPINFO en France.
« Le tribunal arrête le plan de cession de la SARL de droit belge EDUCINVEST [intégrant l’enseigne SUPINFO] en faveur de l’offre présentée par la SAS Fineduc Ionis Groupe », est-il mentionné dans le jugement du tribunal de commerce de Paris dont une partie des éléments a été diffusée de manière anonyme sur les réseaux sociaux.
Ce plan de reprise intègre notamment :
- la clientèle et le portefeuille d’étudiants ;
- les fichiers (clients, fournisseurs, comptables…) ;
- les études, archives, documentations, projets (…), dossiers techniques et commerciaux, procédés de fabrications secrets ou non, les logiciels et les programmes informatiques ;
- le contenu pédagogique et les méthodes d’enseignements ;
- les enseignes, sigles et logos.
« L’offre de Fineduc Ionis Groupe n’est pas la mieux disante sur les critères du maintien de l’emploi et de la réduction du passif mais elle présente de sérieuses garanties d’exécution qui permettent d’assurer durablement le maintien de 38 employés [sur 63 au total] repris en France et de proposer à tous les étudiants SUPINFO une solution de continuité d’étude au tarif en vigueur chez SUPINFO avec la délivrance d’un diplôme de même niveau de certification que celui proposé par SUPINFO », indique le jugement du tribunal de commerce de Paris.
SUPINFO : qui sont les recalés ?
Deux autres offres avaient été considérées comme recevables :
• Edith Gard-Boutin et Jean-François Andreoli ;
• Martin Zanchetta.
En l’état actuel, il est difficile d’évaluer ces deux offres alternatives, faute d’informations sur leurs instigateurs.
Mais un quatrième acteur avait récemment communiqué sur un dépôt de dossier pour reprendre SUPINFO. Le 5 août, Holberton School, du nom d’un start-up californienne spécialisée dans les formations à distance de développements informatiques et montée par deux Français (Sylvain Kalache et Julien Barbier), a surgi en annonçant son arrivée en France pour la rentrée prochaine. Au passage, elle incite les étudiants de SUPINFO à basculer sur son programme de « peer learning ».
Mais, selon les éléments leakés en provenance du jugement du tribunal de commerce de Paris, il y a un couac : son offre de reprise de SUPINFO est « irrecevable » pour des motifs flous qui demeurent en l’état actuel.
FINEDUC IONIS GROUPE, qui a été choisi comme repreneur, devrait probablement commencer à communiquer sur ses ambitions avec SUPINFO et les contours de la reprise à partir de la semaine prochaine. Le service de communication de IONIS Education Group n’émet pas de commentaires en l’état actuel.
IONIS Education Group, un acteur influent
Fondé par Marc Sellam dans les années 80, IONIS Education Group constitue un poids lourd dans l’enseignement supérieur privé en France. Il dispose de 25 écoles et entités rassemblent dans 20 villes en France et à l’International. Son réseau accueille 28 500 étudiants dans divers domaines comme :
• le commerce ;
• le marketing ;
• la communication ;
• la gestion ;
• la finance ;
• l’informatique.
Dans le secteur numérique, le groupe est mieux identifié à travers l’école Epitech.
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