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iziwork lève 12 millions d’euros pour fluidifier l’intérim

Par Aurélie Tachot | Le | Intérim

Deuxième levée de fonds pour iziwork ! Un an après avoir récolté 8 millions d’euros, la place de marché dédiée à l’intérim accélère de nouveau en levant 12 millions d’euros auprès de son investisseur historique - GFC Rocket Internet - et du fonds Cathay Innovation. Un capital qui sera largement réinjecté dans la R&D, explique Mehdi Tahri, co-fondateur d’iziwork.

iziwork lève 12 millions d’euros pour fluidifier l’intérim
iziwork lève 12 millions d’euros pour fluidifier l’intérim

Comment s’est déroulée cette levée de fonds ?

Depuis notre précédente levée de fonds de 5 millions d’euros lors de notre lancement en septembre 2018, qui avait été complétée de 3 millions d’euros trois mois après, nous avons la chance d’être régulièrement contactés par des investisseurs français comme étrangers. En l’espace d’un an, nous avons su montrer que notre modèle était opérationnel et prouver qu’il était possible de réinventer le monde de l’intérim, par exemple en digitalisant tout le processus administratif. Nous dénombrons 200 clients dont Casino, Fnac-Darty… et 200 000 intérimaires inscrits. Pour accélérer notre croissance, nous avons souhaité lever 12 millions d’euros. Nous avons choisi d’être accompagnés par notre investisseur historique GFC Rocket Internet et le fonds Cathay Innovation, qui montre un passé réussi en matière d’accompagnement de sociétés à l’international. Dans le domaine Tech RH, il accompagne notamment la société chinoise ifchange, qui est le leader de la data de recrutement en Chine. 

Comment ce capital sera-t-il utilisé ?

Pour avoir des intérimaires fiables, engagés dans leurs missions et motivés, notre conviction c’est que nous devons les fidéliser. Dans cette optique, nous développons de plus en plus de services. Nous venons par exemple de dévoiler un service de micro-crédit à 1 euro par mois, que nous avons lancé en partenariat avec une start-up de la FinTech. Notre objectif était d’aider les intérimaires dans la gestion de leur trésorerie car nous nous sommes aperçus que certains refusaient des missions pour éviter que leurs prestations sociales soient décalées. Nous proposons également des services de mobilité, notamment du covoiturage, dans les zones où l’offre de transport est peu développée et freine l’accès à l’emploi. Avec cette levée de fonds, notre objectif est ainsi d’élargir encore plus cette gamme de services. Cela suppose d’investir dans la R&D, notre ambition étant de pousser la bonne offre au bon profil, via nos travaux en matière de Big Data et d’intelligence artificielle.

Quel est l’apport de l’intelligence artificielle dans votre place de marché ?

Notre algorithme repose sur une intelligence artificielle qui permet de matcher une mission et un profil selon plusieurs critères, d’abord classiques comme l’expérience, le diplôme puis plus spécifiques comme la réactivité et la disponibilité d’un intérimaire, que notre intelligence artificielle est capable de prédire en analysant son comportement sur l’application. Grâce à cette approche, 90 % des missions de nos clients sont pourvues en moins de 4 heures. Par ailleurs, le taux d’acceptation des CV envoyés aux entreprises est de 80 % : c’est deux à trois mieux que les agences d’intérim traditionnelles pour un coût 30 % inférieur. Il y a 300 000 emplois non-pourvus en France et nous sommes convaincus que la technologie peut accroître la liquidité du marché de l’emploi. Pour y parvenir, nous avons également bâti un environnement méritocratique, où la fiabilité des intérimaires est valorisée. S’ils arrivent à l’heure à leur mission, ils peuvent cumuler des points et les convertir en primes ou en formations.

Comment vos futurs investissements en R&D se traduiront-ils ?

Notre premier objectif est de doubler l’effectif de notre équipe R&D - aujourd’hui composée d’une trentaine de personnes - d’ici 6 à 12 mois. Ensuite, nous aimerions réaliser plusieurs développements techniques. D’ici quelques mois, nous aimerions par exemple donner un score de probabilité que les intérimaires ont d’être retenus pour chaque mission. Ce score existe sur le marché des cadres, via LinkedIn, mais pas sur des postes moins qualifiés comme ceux de manutentionnaires, ouvriers… Cette fonctionnalité devrait aider les intérimaires à postuler aux missions qui sont les plus proches de leurs compétences et voir quelles compétences il leur manque pour pouvoir postuler à celles où la probabilité est faible. Ces projets technologiques nous aideront ensuite à adresser d’autres pays que la France. Nous prévoyons de nous lancer dans un premier pays européen début 2020.