Baromètre emploi RegionsJob : jusqu’ici, tout allait bien…
Par Philippe Guerrier | Le | Site emploi généraliste
Dans son premier Baromètre emploi trimestriel de l’année 2020, HelloWork a fait un focus sur les 15 derniers jours du mois de mars. La période où tout a basculé.
HelloWork confirme que la diffusion des offres d’emploi va être impactée à cause de la crise Covid-19. A travers son Baromètre emploi trimestriel, la société spécialisée dans l’emploi, le recrutement et la formation en France avec des services numériques comme Regionsjob.com, Cadreo.fr ou MaFormation.fr, constate une baisse de 14 % des mises en ligne d’offres d’emploi sur les deux dernières semaines de mars 2020 par rapport à la même période en 2019.
Cette contre-performance est liée à la crise sanitaire et à l’annonce du confinement en France enclenché le 17 mars. Mais elle a impacté l’ensemble du mois de mars qui parvient tout de même à s’ancrer dans une dynamique positive : +26 %.
L’arrêt brusque
Sans le désastreux effet Covid-2019, le premier trimestre 2020 se serait mieux passé. HelloWork ayant recensé des progressions de mises en ligne d’offres d’emploi de +34 % et +45 % respectivement en janvier et en février.
Globalement, le rythme de croissance des offres d’emplois demeure élevé sur le premier trimestre 2020 : +36 % par rapport à la même période l’an passé. Soit 263 000 offres exprimées en volume.
Nous constatons le retour de certaines entreprises notamment les secteurs prioritaires (…). A contrario, d’autres secteurs d’activité sont à l’arrêt ou en fort ralentissement.
« L’activité économique est au ralenti depuis le début du confinement, c’est aussi évidemment le cas des recrutements. Cependant après une première phase de sidération et d’organisation au cours des deux premières semaines de confinement (S12 et S13), nous constatons le retour de certaines entreprises notamment les secteurs prioritaires avec des besoins urgents et nombreux partout en France. A contrario d’autres secteurs d’activité sont à l’arrêt ou en fort ralentissement. Cependant leurs projets de recrutement ne sont, pour le moment dans leur grande majorité, que repoussés et peu sont annulés », déclare David Beaurepaire, directeur délégué de HelloWork.
Ce tableau avait déjà été esquissé fin mars dans un focus Exclusive RH publié sur la baisse d’audience des portails de recherche d’emploi. David Beaurepaire expliquait déjà que certains secteurs avaient réduit très fortement leur volume de recrutement comme les services à la personne ou les services aux entreprises. A l’inverse, d’autres secteurs ressentaient des besoins importants dans la livraison de surgelés par exemple mais aussi l’industrie agro-alimentaire ou la distribution.
« Certains secteurs avaient carrément stoppé comme le BTP la semaine dernière [semaine du 16 au 22 mars]. Le dernier baromètre de Prism’emploi sur l’état du travail temporaire était désastreux. Certaines usines dans la construction automobile avaient totalement fermé. Les ouvertures de nouveaux postes sont repoussées à juin voire à septembre », commentait David Beaurepaire.
Offres d’emploi : la santé en forme, la restauration en berne
Dans ce contexte de crise sanitaire, plusieurs secteurs d’activité se distinguent :
- logiquement, la santé se retrouve sous les feux des projecteurs avec des offres d’emploi dans ce secteur qui ont progressé de 78 % sur les deux dernières semaines de mars par rapport à la même période en 2019;
- le secteur de l’énergie et environnement est en forte tension aussi avec une hausse de 54 % entre le 16 le 29 mars 2020 (toujours à comparer avec la même période l’année précédente) ;
- l’industrie high-tech et télécoms est également concernée avec une hausse d’offres d’emploi de +30 %, en lien avec les besoins en termes de déploiements de dispositifs numériques pour travailler à distance (réseaux, cybersécurité). Convergence technologique oblige, une jonction est à réaliser avec l’augmentation perçue du côté des entreprises de services numériques (+16 % d’offres depuis le début du confinement).
A contrario, d’autres secteurs sont en train de sombrer sur le front du volume de disponibilité d’offres d’emploi :
- la restauration (-61 %) sur les deux dernières semaines de mars par rapport à la même période en 2019 ;
- l’industrie automobile/mécanique /navale (-52 %) ;
- les médias et la communication (-49 %) ;
- l’enseignement et de la formation (-38 %) ;
- le BTP (-33 %). Le deuxième trimestre (mars-avril 2020) du Baromètre HelloWork devrait encore être plus tranché, au regard de la situation économique désastreuse.
Précision méthodologique du Baromètre emploi RegionsJob/ParisJob
Les précédents baromètres étaient établis sur un périmètre d’analyse différent. Il intégrait le nombre d’offres d’emploi en ligne sur la période (donc ayant pu être mise en ligne sur la période précédente mais toujours à pourvoir sur la période de référence). Cette fois-ci, pour cette première édition trimestrielle de l’année 2020, HelloWork s’est intéressé au nombre de mises en ligne afin de mieux mesurer l’impact de la crise sanitaire.