Jobijoba contourne les formulaires des sites carrières

Il aura fallu deux ans de R&D à Jobijoba pour venir à bout de CV Catcher. Mais le jeu en valait la chandelle, d’après Olivier Thomazo, directeur associé du méta-moteur. ʺLa genèse de cet outil repose sur deux constats. Le premier, c’est que l’expérience candidat sur les sites carrières est désastreuse : ces derniers ont souvent à remplir des formulaires longs et compliqués… Le second constat, c’est que les RH veulent recevoir davantage de candidatures adaptées à leurs offresʺ, explique-t-il. En partant de ces deux postulats, Jobijoba a ainsi développé une technologie capable d’analyser et d’extraire les informations présentes sur un CV et de les croiser avec les besoins des entreprises. Lorsqu’un candidat charge son CV sur le site carrière d’une entreprise via CV Catcher, il n’a donc pas à remplir les champs d’un formulaire. L’outil scanne automatiquement les données présentes dans sa candidature (nom, prénom, formation, expérience…) et les met en corrélation avec la fiche de poste d’une entreprise, grâce à un thésaurus de compétences. Résultat : ʺle candidat accède aux offres adaptées à son profil sans avoir entré ni intitulé de poste, ni catégorie de métier. Il ne risque donc pas de passer à côté d’une opportunité s’il n’a pas précisé les bons mots-clésʺ, indique Olivier Thomazo.

Une passerelle avec les ATS des entreprises

Commercialisé depuis janvier à 990 euros par mois, CV Catcher a déjà convaincu une dizaine de clients parmi les employeurs, notamment le cabinet Michaël Page, qui dispose de l’outil en marque blanche, Manpower, Adecco mais aussi Sopra-Steria et EDF, qui utilise la solution pour la mobilité interne de ses salariés. Pour convaincre autant de grands noms en si peu de temps, Jobijoba a du développer une API afin que son outil SaaS se branche automatiquement aux ATS des entreprises, ʺsans aucune intervention de la DSIʺ, assure Olivier Thomazo. Les informations présentes dans les CV reçus par les recruteurs sont donc automatiquement injectées dans les bonnes rubriques des ATS. D’après le directeur associé de Jobijoba, qui ne peut pas encore illustrer l’efficacité de son outil avec des chiffres, les entreprises voient, dans CV Catcher, l’opportunité ʺd’enrichir leurs sites carrières, de consolider leurs viviers de candidats et de récupérer des CV qu’ils n’auraient pas pu capter autrementʺ, énumère-t-il. Des avantages que le méta-moteur, qui référence 6 millions d’offres d’emploi, souhaite multiplier. C’est la raison pour laquelle il planche déjà sur une nouvelle version de l’outil, incluant davantage de fonctionnalités, notamment pour présenter les métiers des entreprises.

Aurélie Tachot