L’Apec : 5 ans d’expérience dans la pratique des réseaux sociaux

Retour d’expérience.

« Notre objectif est d’être là où sont les cadres et les jeunes » explique Bertrand Lamberti, Directeur de la stratégie de l’Apec. « Mais l’important, ce n’est pas la course aux contacts, c’est l’accompagnement de nos publics dans l’usage de ces réseaux sociaux ». Pour cela, l’association joue la carte de la complémentarité. Et pour animer cet écosystème numérique, elle ne lésine pas sur les moyens. « Nous avons une équipe de 10 consultants pour lancer les débats et orienter nos membres » indique Bertrand Lamberti.

Double partenariat Viadeo & LinkedIn : un succès fonctionnel

Pas moins de 60 000 abonnés sur sa page Viadeo, où s’échangent quotidiennement conseils et bons plans sur la mobilité professionnelle par exemple… Un vrai succès, puisque  l’Apec est parvenue en moins de 3 ans à réunir la plus grande communauté du réseau social français. Selon Bertrand Lamberti, cette réussite tient aux synergies mises en place dès le départ avec les deux réseaux sociaux professionnels, dans le cadre de partenariats opérationnels. « Pouvoir identifier les personnes de son réseau en lien avec une entreprise qui diffuse une offre sur notre site : c’est devenu un must-have » se réjouit l’Apec. En juin dernier, l’association annonçait un nouveau partenariat d’1 an avec Viadeo proposant aux candidats qu’elle accompagne un accès gratuit de 3 mois à l’offre Premium, habituellement facturée 6,85 € par mois. Objectif : accélérer les recherches et sécuriser les parcours professionnels. D’autres tentatives, en revanche, ont fait un flop. « Nous avions crée une passerelle pour que les recruteurs qui déposent une offre sur l’Apec.fr puisse également la diffuser sur Viadeo. Cela n’a pas porté ses fruits car les modèles économiques sont trop différents » reconnaît Bertrand Lamberti. 

Facebook et Twitter : un pari ?

17 000 abonnés à son compte Twitter, 9000 fans de sa page Facebook : l’Apec, comme beaucoup d’autres institutions, a investi les deux grands réseaux sociaux grand public.  « Sur Twitter, nous sommes dans un rôle d’observateur de l’emploi : on relaie nos actualités, nos études. Cela fonctionne bien » se félicite Bertrand Lamberti. Sur Facebook en revanche, bien que la page existe depuis 2010, la démarche est encore exploratoire. « C’est un bon levier pour parler de nos événements, faire la promotion de nos partenariats (…), mais n’oublions pas qu’1 cadre sur 2 a plus de 45 ans. » Facebook ne serait-il qu’un simple accessoire d’image ? « Les cadres et les jeunes ont des fortes attentes pour professionnaliser leur identité numérique. (…) Sauf à ce que Facebook lance un volet professionnel, les cadres ont tendance à privilégier des usages distincts professionnels / personnels » juge Bertrand Lamberti.

L’exploitation des données et la qualité : 2 enjeux majeurs

Prochaine étape : prendre à bras le corps la question du Big Data. « Nous travaillons sur de nouvelles fonctionnalités de matching, qui se matérialiseront par une nouvelle brique dans notre moteur de recherche, lancée courant 2014. En termes de services, il s’agira par exemple d’aider les PME à mieux faire interagir leurs offres avec notre CVthèque. » L’enjeu de l’Apec est également de se différencier des LinkedIn et autres Viadeo par la qualité. Un niveau d’exigence accru que l’association souhaite décliner dans ses annonces, mais aussi sur sa CVthèque ou sur le profil de ses membres. « Parmi nos 500 000 offres, nous souhaitons révéler les plus qualitatives en termes de sémantique, d’indicateurs d’accès aux statistiques, de transparence de la rémunération, etc. Dès septembre, un label qualité sera visible sur les offres de l’Apec qui répondent à ces critères » conclut Bertrand Lamberti.

Gaëlle Fillion