La maison mère d’Indeed rachète Glassdoor
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Glassdoor, qui recueille les avis des employés sur leur entreprise, vient de passer sous pavillon japonais ! La semaine dernière, Recruit Holdings, qui est propriétaire du méta-moteur Indeed, a annoncé avoir racheté le site américain pour 1,2 milliard de dollars
Une acquisition qui soulève de nombreuses questions quant à la stratégie de verticalisation du groupe.
Le spécialiste du recrutement Recruit Holdings multiplie les acquisitions ! Moins d’un mois après avoir mis la main sur Workopolis, ʺqui a longtemps été le plus important site emploi au Canadaʺ, d’après Manuel Francisci, président de Jobwings.ca, le groupe japonais vient de s’emparer de la plateforme américaine Glassdoor, valorisée à environ un milliard de dollars lors de sa dernière levée de fonds en 2016. Montant de l’opération : 1,2 milliard de dollars (soit environ 1 milliard d’euros). Avec cette acquisition, la maison mère d’Indeed, qui a généré 13,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires lors de son exercice 2016-2017, développe sa présence à l’international, où elle génère déjà 40 % de ses revenus. Dans un communiqué, Recruit Holdings explique vouloir ʺpoursuivre son expansion aux Etats-Unis et dans le monde, à la fois via de la croissance organique et des fusions-acquisitionsʺ.
Des synergies évidentes avec Indeed
Le rachat de Glassdoor, qui sera entériné dans le courant de l’été, permet également à Recruit Holdings de muscler son offre de services dédiés aux recruteurs. Une priorité pour le groupe né dans les années 60 devenu, au fil du temps, un vaste conglomérat de services RH (offres d’emploi, placement et intérim, marketing RH…) . Créée en 2007, la plateforme d’évaluation Glassdoor recense, pour sa part, des informations sur plus de 770 000 entreprises, dans plus de 190 pays, notamment 40 millions d’avis d’employés sur les salaires ou la manière dont ils ont été recrutés. Les synergies avec Indeed ne seront donc pas difficiles à trouver. ʺLa base de données de Glassdoor, qui comporte des informations sur les employeurs, et les capacités de recherche d’emploi d’Indeed sont parfaitement complémentairesʺ, confirme, dans un communiqué,Hisayuki Idekoba, COO de Recruit Holdings. Les avis de Glassdoor pourraient donc, ces prochains mois, être intégrés au méta-moteur Indeed. Une évolution qui n’est pas sans rappeler Cadremploi, qui s’est récemment enrichi des avis et des notations des entreprises issus de Viadeo, dans le but d’aider les entreprises à soigner leur marque employeur.
Une stratégie pour contrer Google ?
Cette récente vague d’acquisitions - Workopolis puis Glassdoor - en dit long sur la stratégie de Recruit Holdings. Le groupe japonais semble vouloir mettre la main sur des médias spécialisés, dans une logique de verticalisation. En France, cette approche a été adoptée par Leboncoin. Pour accélérer son développement sur des segments de marché précis, le portail généraliste acquiert des sites spécialisés (l’application mobile Kudoz dans l’emploi, le site A Vendre A Louer dans l’immobilier…). Cette stratégie sera-t-elle déclinée dans le futur ? Le géant japonais s’emparera-t-il de jobboards européens voire français pour asseoir son leadership dans l’emploi ? Recruit Holdings et Indeed ne souhaitent faire aucun commentaire sur ces sujets. Pour Manuel Francisci, cette série d’acquisitions fait écho à l’arrivée de Google sur le marché de l’emploi. ʺRecruit Holdings cherche certainement à protéger son audience et à se prémunir contre Google for Jobs, qui vient d’être déployé au Canadaʺ, décrypte-t-il.
Aurélie Tachot