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Le Saloon RH : un salon virtuel de pratiques RH émerge pour narguer la crise

Par Philippe Guerrier | Le | Site emploi généraliste

A partir d’une plateforme événementielle multi-thématiques montée par Plezi, Le Saloon RH, coordonné par Keycoopt (logiciel de recrutement), se prépare pour la semaine prochaine.

Le Saloon RH : salon virtuel des meilleures pratiques RH - © D.R.
Le Saloon RH : salon virtuel des meilleures pratiques RH - © D.R.

Une poignée de start-up de la French Tech en mode débrouille cherchent à mettre en avant leurs solutions numériques. Pendant la crise, il n’est pas évident de faire du business mais ces jeunes pousses ont trouvé une solution pour développer la visibilité de leurs produits ou services. Y compris sous l’angle de la gestion des ressources humaines.

Bienvenue dans l’écosystème Saloon.cloud qui propose une batterie d’événements thématiques en mode virtuelle, notamment une convention Saloon RH sur deux jours : 18 conférences du 21 avril au 22 avril 2020 avec 3000 inscrits lors d’un pointage effectué jeudi soir (16 avril).

Le programme de conférences a été conçu « par les décideurs RH et les recruteurs avec deux jours de pratiques RH et process de recrutements ». Sur les deux jours du salon virtuel RH, la liste des éditeurs participants est affichée : Keyman, Keycoopt, QuinteSens, Kick My Bot, Yaggo, EasyRecrue, AssessFirst, Wittyfit, Workelo, Koherence, Bizon, TalentView et Parlons RH.

L’ouverture d’un seul compte permet d’accéder à l’ensemble des conférences thématiques, y compris SaloonRH. Chaque conférence est limitée à 1000 personnes, précise l’espace FAQ.

Benoît Collet, Growth Marketeur chez Plezi, et Julie Chapelle Samper, responsable Marketing et Communication de Keycoopt, apporte des précisions sur leur démarche de partenariat.

Le concept : des salons thématiques virtuels avec un focus BtoB

Installé à Marseille, Plezi, éditeur de logiciel de marketing automation B2B, a pris les commandes de l’initiative Saloon.cloud qui a démarré une dizaine de jours avant le confinement (appliqué le 17 mars en France) mais elle est soutenue par d’autres start-up :

  • Plezi (éditeur de solution de conférences et de réunions en ligne) ;
  • Crisp (éditeur de logiciel de relation client et de tchat en ligne) ;
  • Spendesk (gestion des achats) ;
  • Datananas (prospection B2B) ;
  • Meraky, Webconversion ou Winbound (jeunes pousses du canal marketing digital).

« Actuellement, tout le monde organise des webinars chacun de son côté. Mais chaque acteur ne fait que capter sa propre audience, sans réelle acquisition », explique Benoît Collet, qui occupe les fonctions de Growth Marketeur chez Plezi. « Avec Saloon, nous avons parier sur les synergies des acteurs en communication avec leurs bases respectives. Ce qui donne un effet démultiplicateur en termes d’audience. »

« Nous avons quatre événements en ligne qui ont été fixés [dont SaloonRH]. Nous avons la capacité de doubler la capacité en l’état actuel alors que la demande est forte. Nous laissons les organisateurs choisir leurs thématiques. L’organisation est clé pour ce genre d’événement. Nous nous assurons que les événements se passent bien, notamment d’un point de vue technique », précise notre interlocuteur.

« Nous mettons la plateforme à disposition. Dès que nous avons validé la thématique que nous jugeons intéressante, nous laissons la main à nos partenaires qui sont autonomes pour monter des événements en journée ou demi-journée et des conférences de 45 minutes à une heure. Nous encourageons les speakers à rendre cela interactif à travers des sondages ou des sessions de chat. »

Personne ne gagne d’argent (pour l’instant)

Benoît Collet précise la portée business qui serait limitée selon notre interlocuteur. « Personne ne gagne d’argent sur Saloon au moins pendant la durée de confinement. Tout est gratuit. Tout le monde organise gratuitement les événements avec des organisateurs, des speakers et des communautés fédérées. Et, sans budget marketing dédié. » « 

Nous nous focalisons sur le BtoB. Nous avons des médias et des organisateurs d’événements physiques qui commencent à s’intéresser à Saloon, mais aussi des acteurs dans des domaines divers comme l’IoT ou l’énergie », précise-t-il.

L’initiative virtuelle Saloon.cloud se prête bien à ce premier semestre 2020 : toutes les sessions événementielles physiques ont été annulées en raison de la crise sanitaire et du confinement, jusqu’au sommet VivaTech qui devait se tenir à Paris en juin. Au mieux, toutes les conventions IT sont repoussées à la deuxième partie de l’année. Au pire, les agendas commencent à se remplir pour 2021 (c’est d’ailleurs le choix de VivaTech).

« Vu la période, il faut donner pour recevoir. Voilà ce qui plaît le plus dans ce type d’événements alors que les commerciaux sont à l’arrêt dans tous les secteurs d’activité. Lors des conférences Saloon, nous évitons de trop parler des produits pour évoquer des problématiques BtoB plus globales. »

Une fenêtre de visibilité apparaît, selon Benoît Collet. « Il y a des organisateurs d’événements physiques qui regardent notre initiative avec envie et bienveillance. Tous les salons qui veulent offrir des conférences en ligne sont les bienvenus sur Saloon. Plezi est d’abord un éditeur de logiciel de marketing inbound. Nous savons bien faire du contenu et aider à générer des leads. Le métier d’organisateur de salons n’est pas notre métier et cela ne sera jamais le cas. Nous sommes ouverts à tous types de collaboration. »

Exploitation des données : profil bas

Comment se passe l’exploitation de données avec Saloon.cloud ? Benoît Collet tient à se montrer rassurant. « La donnée est cloisonnée par conférence et ne fera pas l’objet d’une commercialisation. En revanche, chaque conférencier peut accéder à la base de données des inscrits de sa conférence et peut la télécharger. Si un speaker envoie un e-mail à l’un des participants, il devra intégrer une option d’opt-out. C’est bien stipulé dans les mentions légales de la plateforme, et en conformité avec le RGPD. »

La base de données transverse appartient à Plezi mais elle ne fera pas l’objet d’une exploitation commerciale, assure la start-up marseillaise. « Ce serait tentant de mettre des trackers de publicité sur la plateforme mais il n’y en a pas. Il n’y a même pas de boutons de partage vers les réseaux sociaux pour éviter les fuites de données », commente Benoît Collet. Néanmoins, il existe une option de se connecter sur Saloon.cloud via LinkedIn pour assister aux conférences virtuelles ou pour postuler en qualité de conférencier.

En l’état actuel, près de 5000 inscriptions et plus de 15 000 réservations de participation à des conférences ont été recensées en trois semaines de réelle exploitation de la plateforme de salons virtuels multi-thématiques.

Keycoopt, grande ordonnatrice du Saloon RH

Pour creuser le filon RH sur la plateforme Saloon.cloud, Keycoopt System (logiciel de recrutement) s’est portée volontaire.

« L’équipe de Plezi a créé la plateforme Saloon pour organiser il y a 15 jours un événement sur le thème du Marketing Digital. Etant cliente chez Plezi, j’ai suivi leur initiative et comme je cherchais aussi une solution à l’annulation de nos évènements RH, je les ai contactés pour proposer de décliner une version RH de Saloon. Ainsi est né Le Saloon RH », évoque Julie Chapelle Samper, responsable Marketing et Communication de Keycoopt.

« Notre rôle chez Keycoopt System a été de nouer des partenariats et de rassembler en 10 jours des acteurs de l’écosystème RH pour proposer 2 jours de conférences/ webinar. Je me suis donc chargée du programme, de la coordination et de la communication, pendant que Plezi gère la partie technique », poursuit notre interlocutrice.

« Nous avons construit un programme varié avec 18 conférences et réuni plus de 35 speakers. Les thèmes abordés sont variés : marque employeur, formation, cooptation, recrutement, expérience candidat et collaborateur, onboarding, mobilité interne… »

« Notre objectif est pendant ce contexte exceptionnel, d’offrir un programme qui leur permette de prendre du recul sur les pratiques RH et process de recrutement, de s’enrichir avec des interventions d’experts, de profiter de partages de Best Practices, de réfléchir aux impacts de la crise actuelle sur certains sujets …pour prendre les bonnes décisions demain ! »

Certains signes nous font dire qu’il y a aura peut-être une 2ème édition du Saloon RH…»

Comment capitaliser sur ce type d’initiative ? « Pour Keycoopt System, elle nous permet de garder le lien avec nos clients, nos prospects et notre réseau et de gagner en visibilité. C’est un moyen de garder le lien avec notre écosystème et de montrer notre expertise sur les sujets cooptation et mobilité interne. Vu le nombre de sollicitations que nous avons reçus depuis, nous aurions pu même proposer un programme sur 3 jours ! Certains signes nous font dire qu’il y a aura peut-être une 2ème édition du Saloon RH… »

SnapEvent s’adapte aussi au contexte

Il existe d’autres plateformes pour monter des événements à distance, comme SnapEvent, qui propose aux entreprises « plusieurs options d’événements en ligne clés en main ». « L’idée est de rendre la démarche la plus simple possible, sans compétences techniques nécessaires au bon déroulé de l’événement », précise la société, qui propose traditionnellement d’organiser des séminaires dans des lieux d’exception physiques. Mais il faut bien s’adapter à nouvelle donne Covid-19 pour éviter les contacts. « Le contexte actuel nous pousse à être créatif et à aller chercher des solutions que nous n’aurions jamais imaginées dans d’autres circonstances », admet Olivier Levy, fondateur de SnapEvent dont la genèse remonte à 2014. Pour la dimension vidéo conférence, elle a recours au logiciel du fournisseur américain Zoom. SnapEvent propose également de livrer des plateaux repas adaptés à la thématique de l’événement ou encore le matériel nécessaire à la réalisation d’une activité.