Yatedo mise sur l’intelligence artificielle
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Un an après sa levée de fonds de 2 millions d’euros, Yatedo poursuit ses investissements dans l’intelligence artificielle. Grâce à sa dynamique, le moteur de recherches de talents, lancé en 2011, a récemment été sélectionné pour rejoindre l’I.A. Factory de Microsoft, basée à Station F. Une étape qui devrait lui permettre de miser davantage sur le recrutement prédictif
Yatedo confirme sa dynamique. Sept ans après son lancement, la start-up continue de défendre sa place sur le marché des RH. Son moteur sémantique de talents, qui scanne le web à partir des critères de recherches des recruteurs, est désormais utilisée par une centaine d’entreprises, dont les groupes Vinci, Renault, Colas. Il faut dire que le « Google du recrutement » se targue de dénicher des candidats que les professionnels RH peinent à sourcer. ʺNotre solution de talent acquisition est capable de sourcer tous types de profils, y compris les plus rares ou ceux qui ne sont pas sur les réseaux sociaux professionnelsʺ, assure Makram Torkhani, directeur associé de Yatedo. Comment ? En scannant différentes sources autres que LinkedIn, notamment des contenus d’articles, de blogs… ʺCette approche nous permet aussi bien de dénicher des bouchers pour la grande distribution que des ingénieurs forage en eaux profondes pour Totalʺ, illustre-t-il.
Cap sur le recrutement prédictif
Ces derniers mois, c’est sur le recrutement prédictif que Yatedo s’est concentré. ʺPour chaque candidat, nous pouvons savoir s’il est à l’écoute du marché, s’il est prêt à changer de posteʺ, explique Makram Torkhani. Le tout sans se baser sur des informations déclaratives, ʺrapidement obsolètesʺ, estime le DG. Pour fournir de tels indicateurs aux professionnels RH, la start-up s’appuie évidemment sur l’intelligence artificielle. Lorsque l’un de ses clients cherche un comptable par exemple, la société étudie une population similaire au poste recherché (même niveau d’expérience, même diplôme…), en exploitant une base de données de plus de 800 millions d’internautes. Puis, elle calcule le temps moyen que cette population passe en poste. Des informations que Yatedo croise ensuite avec les signaux faibles détectés sur les réseaux sociaux professionnels : lorsqu’un talent met à jour son profil, modifie ses statuts… Bref, s’ouvre au marché. Une approche statistique qui aboutit ensuite sur une prédiction, formulée via un scoring (en pourcentage). ʺGrâce à notre solution, notre client Econocom a optimisé son sourcing : le taux de retour des candidats approchés est de 75 %ʺ, précise-t-il.
Au sein d’un « incubateur d’idées »
Ce travail sur l’intelligence artificielle appliquée au recrutement a valu à Yatedo l’opportunité de rejoindre l’I.A. Factory du géant américain Microsoft, au cœur de Station F. Un environnement où la start-up travaillera en synergie avec d’autres start-up intéressées par cette thématique, les équipes de Microsoft mais aussi avec des chercheurs de l’INRIA. ʺEn intégrant cet incubateur d’idées, nous allons pouvoir mener de nouveaux projets dans le recrutement prédictif. Notre objectif est également d’automatiser davantage les tâches de sourcing, qui sont répétitivesʺ, confie Makram Torkhani. Pour continuer sur cette voie, une trentaine de nouveaux collaborateurs devraient rejoindre l’équipe de Yatedo en 2018, notamment des data scientists, des développeurs et des ingénieurs commerciaux. La start-up n’exclut pas de boucler une nouvelle levée de fonds d’ici la fin de l’année, de nouveau auprès de ses actionnaires historiques, afin de booster sa R&D.
Aurélie Tachot